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Январь
2024

Pourquoi la foire de Clermont-Cournon baisse le rideau

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Pourquoi la foire de Clermont-Cournon baisse le rideau

La foire-exposition de Clermont-Cournon, organisée en septembre et dont l’édition 2023 avait été réduite à cinq jours, était la dernière. L’association en charge de ce grand rendez-vous commercial a décidé, ce mardi 16 janvier, de jeter l’éponge, et l’a officialisé ce mercredi. Le modèle économique a vécu. Cinq salariés restent sur le carreau.

« Cela ne durera pas plus que la foire de Cournon », proclamait le dicton populaire puydômois, suggérant que la foire était éternelle. Le grand rendez-vous commercial de rentrée, devenu foire de Clermont-Cournon et qui a vécu quarante-cinq éditions depuis 1978, ne vivra pourtant pas la quarante-sixième. L’association de la foire l’a décidé mardi soir, en assemblée générale, puis l’a officialisé ce mercredi après-midi, sonnant le glas de l’événement.

Événements en déclin

Cette décision constitue une demi-surprise seulement compte tenu de l’évolution récente de la foire, qui ne cessait de réduire la voilure (voir par ailleurs). Partout dans l’Hexagone, ces événements commerciaux étaient en déclin et la foire de Clermont-Cournon n’a pas échappé au mouvement.

L’association a donc décidé, « à l’unanimité, de mettre fin à toutes ses activités », dont la principale était la foire, qui avait pris ses quartiers à la Grande Halle depuis 2004, prolongeant de près de vingt ans l’aventure.

Des coûts d’organisation devenus trop élevés

Celle-ci s’arrête donc brutalement, « plutôt que de poursuivre, coûte que coûte, une activité qui finirait, à terme, par mettre gravement en péril les finances de l’association tout en entraînant des partenaires vers des difficultés financières possibles », dit le communiqué publié ce mercredi.

La foire jette l’éponge principalement en raison de « coûts d’organisation ayant fortement augmenté ces dernières années », qui ont rendu « très difficile, voire impossible », la possibilité pour l’événement « d’atteindre son équilibre financier ». Parmi ces coûts figure en premier lieu la location de la Grande Halle, gérée par GL Events, mais aussi toutes les prestations nécessaires à l’élaboration d’un tel événement, des interventions techniques à celles de sécurité en passant par les locations de matériels, etc.

Deux exercices déficitaires

Le modèle des foires-expositions souffre depuis longtemps mais celle de Clermont-Cournon a plutôt bien tiré son épingle du jeu jusqu’à la fin des années 2010. La décennie suivante s’est ouverte en 2020 avec la seule annulation de l’événement depuis 1978, Covid oblige. 2021 avait été l’année du rebond mais les deux exercices suivants ont été déficitaires pour l’association, qui a pu assumer deux revers consécutifs mais ne pouvait en envisager un troisième.

"Déraisonnable" de continuer

Contacté, Jacques Sauret, président de la foire, présent dans le comité d’organisation depuis les origines, s’est dit « très triste », « persuadé que la foire va renaître », mais qu’il était « déraisonnable » pour l’association de continuer. « Nous voulons sortir par le haut et permettre aux salariés de se reconvertir ».

Dans le communiqué, il a remercié les exposants et partenaires de la foire, bien sûr, et en premier lieu l’équipe organisatrice, bâtie autour de la directrice Catherine Merlot. Cette équipe représentait encore cinq emplois et autant de personnes pour lesquelles des procédures de licenciements économiques sont désormais engagées.

Du plan d’eau à la Grande Halle,de dix jours à cinq jours…

L’association de la foire-exposition de Clermont-Cournon a été créée en 1978 quand l’événement a pris place au plan d’eau de Cournon.

Elle y est restée jusqu’en 2004, année de son transfert vers la Grande Halle, mieux à même d’accueillir une manifestation attirant de plus en plus de monde. Sur le site de la plaine de Sarliève, voisin du Zénith et beaucoup plus adapté, notamment en raison des terrains et parkings attenants, la foire a connu ses années dorées avec une moyenne de 500 exposants et 190.000 visiteurs sur dix jours.

Mais en 2016, la fréquentation était retombée autour des 135.000 visiteurs alors que le format restait le même.

Moins de visiteurs

Les allées bien garnies dans la halle, en septembre 2023, étaient un trompe-l’œil et n’annonçaient pas que cette édition serait la dernière.

La foire a réduit la voilure à neuf jours dès l’édition 2019. Et après l’arrêt dû au Covid en 2020, elle a gardé ce format en 2021 et 2022, passant alors sous la barre des 100.000 visiteurs.

En 2023, la foire est devenue les 5J, pour cinq jours et un format réduit, avec un seul week-end au lieu de deux, qui n’aura attiré qu’environ 50.000 visiteurs et n’aura pas suffi à remettre la manifestation sur les bons rails financiers. Après deux exercices dans le rouge, l’association a décidé d’arrêter les frais.

Patrice Campo