Passation de pouvoir à la présidence du tribunal de commerce de Montluçon

Une page d’histoire s’est tournée, ce mercredi 17 janvier, au tribunal de commerce de Montluçon. Après avoir présenté ses vœux et remercié ses collaborateurs pour le travail accompli, le président Marc Ferrandon a passé le relais à son successeur Jean Souillard. Juge au tribunal de commerce depuis 2018, cet expert-comptable a été élu par ses pairs pour une durée de quatre ans.

"Dans un contexte compliqué de crise sanitaire et de conflits armés qui impacte notre région, le tribunal de commerce est un acteur essentiel de la vie locale", a déclaré Jean Souillard devant un parterre d’avocats, de chefs d’entreprise, d’élus et du sous-préfet de Montluçon.

Changer les mentalités

Le nouveau président du tribunal a ensuite rappelé l’importance de la prévention. "Il faut être à l’écoute des chefs d’entreprise", a-t-il martelé. Une antienne reprise en chœur par le procureur de la République Christian Magret, présent à l’audience solennelle. "Il faut aider à changer les mentalités et démythifier les interventions du tribunal de commerce. Les entrepreneurs viennent souvent trop tard". 

Et le procureur d’inciter les chefs d’entreprise à ne pas hésiter à demander de l’aide et du conseil auprès des juges pour anticiper un dépôt de bilan qui aurait pu être évité.

Lucie Leturcq, nouvelle bâtonnière du bureau de Montluçon

En 2023, le tribunal de commerce de Montluçon a enregistré 245 radiations d’entreprises soit 41 de moins qu’en 2022. Le signe d’un allongement de la durée de vie des entreprises du bassin montluçonnais, selon un juge présent à l'audience.

Une économie encore fragile

La situation économique reste néanmoins fragile car "tous les secteurs sont touchés", constate Marc Ferrandon en rappelant que, l’an dernier en France, 55.000 défaillances d’entreprises ont été enregistrées contre 41.000 en 2022. "Et dans un climat de tension économique et sociale, 2024 ne s’annonce pas mieux", prédit Christian Magret.

Dans un tel contexte, le nouveau président va devoir rapidement endosser son nouveau costume et assumer ses fonctions "avec discernement, rigueur et humanisme". 

Martial Delecluse