ru24.pro
World News in French
Январь
2024

Avant les européennes, Emmanuel Macron confirme le virage à droite de son quinquennat

0
Avant les européennes, Emmanuel Macron confirme le virage à droite de son quinquennat

Le retour de l’ordre à l’école et le "réarmement" tous azimuts : autant de thèmes mis en avant par le chef de l’État, lors de sa conférence de presse, pour parler aux électeurs des Républicains et du Rassemblement national.

L’événement n’a pas créé le raz de marée d’audience attendu. Environ 8,7 millions de Français étaient derrière leur télévision mardi 16 janvier – moins que pour ses vœux – pour écouter pendant près de 2?h?30 le président de la République. Un exercice maîtrisé sur la forme, mais une fois la poussière retombée, que reste-t-il du "rendez-vous avec la Nation" annoncé depuis un mois par l’Élysée?? Cette conférence de presse XXL, à l’heure du JT, s’est apparentée à un grand zapping – une question et un thème chassant l’autre – qui a fait la part belle aux effets d’annonce, laissant souvent dans l’ombre la mise en place concrète des mesures décidées par le chef de l’État.

Alors que la promesse de voir "un professeur devant chaque élève" n’est pas toujours tenue, les syndicats d’enseignants n’ont d’ailleurs pas manqué de monter au créneau, inquiets de savoir comment les heures que le chef de l’État veut voir consacrer à l’enseignement du théâtre et de l’histoire de l’art pourront s’inscrire dans des emplois du temps qui ne sont pas extensibles à l’infini.

Uniforme et natalité

L’école est donc présentée comme le grand chantier de cette deuxième partie du quinquennat. Un chantier placé sous le signe de l’ordre républicain : uniforme, refonte de l’éducation civique, apprentissage de la Marseillaise.

Déclinant à l’envi le concept martial de "réarmement", censé protéger la France du déclassement qui la guette sur la scène internationale, Emmanuel Macron a encore plaidé pour une politique de relance de la natalité, pour la fin des "normes inutiles" qui pénalisent les entreprises et pour la rémunération "au mérite" des fonctionnaires.

Une feuille de route que la droite ne peut qu’applaudir des deux mains, jusqu’au slogan passe-partout "pour que la France reste la France" déjà utilisé par Éric Ciotti. Ou Éric Zemmour.

"Le parti du mensonge"

Pour le Président, il s’agit moins d’un nouveau cap que de la confirmation que l’accord trouvé avec LR – conforté par les voix des députés RN – sur la loi immigration entérine la bascule du macronisme. Une ligne matérialisée autant par l’arrivée des sarkozystes Catherine Vautrin et Rachida Dati au gouvernement que par l’inamovibilité de Gérald Darmanin et Bruno Le Maire à des postes clés.

En point de mire : les élections européennes et la (lourde) défaite annoncée de la majorité présidentielle face au Rassemblement national.

Piqué au vif par une question sur la trace qu’il laissera dans l’histoire en cas d’accession au pouvoir du Rassemblement national, Emmanuel Macron a longuement fustigé mardi le "parti du mensonge" et  "du transformisme", dénonçant la versatilité de Marine Le Pen sur la question des retraites ou de l’euro.

"Lutter contre l'immigration clandestine"

Si l’élection de 2022 a montré qu’Emmanuel Macron n’était pas un rempart plus solide que ses prédécesseurs contre la montée de l’extrême droite – avec plus de 41 % des voix, Marine Le Pen a atteint son plus haut historique – le chef de l’État a promis qu’il se "battrait jusqu’au dernier quart d’heure" pour ne pas que la candidate du RN lui succède à l’Élysée.

Pour ça, le Président a choisi, comme Nicolas Sarkozy avant lui, de s’emparer des questions portées par l’extrême droite. "Lutter contre l’immigration clandestine, c’est, je pense, une des réponses au Rassemblement national", a-t-il martelé. 

Alexandre Charrier