"Le Premier ministre ressemble à un nouveau-né" : Gabriel Attal vu par la presse étrangère
Décidément, les Français ne font rien comme les autres. "Alors que deux hommes qui ont depuis longtemps dépassé l’âge de la retraite se battent pour la présidentielle aux Etats-Unis, la France donne le pouvoir à la jeunesse", remarque l’hebdomadaire allemand Die Zeit, à l’unisson de la presse internationale. Le contraste avec Washington apparaît, il est vrai, saisissant : quand, de l’autre côté de l’Atlantique, Donald Trump (77 ans) lance sa campagne pour ravir la Maison-Blanche à Joe Biden (81 ans), Emmanuel Macron (46 ans) nomme Gabriel Attal (34 ans) à Matignon. "Le nouveau Premier ministre français ressemble à un nouveau-né face aux gérontocrates d’Amérique", souffle le Financial Times, qui estime que le président "mise sur les stéréotypes qu’ont en tête les électeurs français à propos de l’âge et du niveau d’énergie".
Au Royaume-Uni, l’hebdomadaire The New Statesman décrit désormais la France comme "le pays des jeunes hommes", où le président, le Premier ministre mais aussi le chef du principal parti d’opposition, Jordan Bardella (28 ans), se font remarquer par leur âge. "Les jeunes ambitieux ont atteint les sommets des deux plus importants partis de l’Assemblée nationale, souligne la publication britannique. C’est un signe de renouveau, avec cette génération qui possède une vision très différente de celle des hommes politiques expérimentés. A cet égard, la France est une nouvelle fois un cas unique en Europe."
Mais attention aux apparences, nuance toutefois Die Zeit outre-Rhin. "Il y a un piège avec l’âge : Macron n’est plus le président des jeunes, car ce sont principalement les Français les plus âgés qui l’ont réélu il y a deux ans, pose le journal allemand. S’il avait promis de complètement moderniser la France lors de son arrivée au pouvoir, en 2017, le chef de l’Etat doit de plus en plus s’appuyer sur un groupe d’électeurs qui ne perçoit pas forcément le changement d’un bon œil. Un paradoxe que la nomination d’Attal ne fait qu’occulter."