Wokisme universitaire

Louis Causero, Essey-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle)

J’ai apprécié l’article de Denys de Béchillon, établissant un parallèle entre universités américaines et françaises à propos des appels au génocide des juifs. Il convient cependant de noter que les contre-pouvoirs aux Etats-Unis sont réels et efficaces : le Congrès américain a interrogé publiquement et sans ménagement les présidentes des universités concernées, dont deux ont déjà démissionné ; de nombreux mécènes ont menacé de réduire leurs subventions… En France, les étudiants ont le pouvoir d’interdire à une personnalité jugée "non conforme à leur opinion" d’intervenir pour une conférence ; le wokisme s’installe dans l’indifférence ; le soutien au Hamas s’affiche sans nuance de même qu’un antisémitisme dit de gauche ; certains enseignants soutiennent ces dérives ; le gouvernement est absent, les personnalités politiques sont muettes. Où sont les contre-pouvoirs dans les universités françaises ? (« "Tout dépend du contexte" : antisémitisme et wokisme universitaire », L’Express du 4 janvier.)

Féminisme à géographie variable

Nadine Zirah, Les Lilas (Seine-Saint-Denis)

Depuis le 7 octobre, on pensait nos féministes disparues, aphones ou séquestrées par le Hamas. Elles viennent de retrouver une belle vitalité face à Gérard Depardieu. Les nouvelles juges préjugeraient-elles les mâles blancs "dominants" alors que les suppôts des Frères musulmans, qui ont pratiqué en Israël un féminicide à grande échelle, ne sont jamais dénoncés par leur vigilance vigoureuse ??? Ces féministes sont étrangement silencieuses quand le coupable est excusé par son origine… (« Quand l’affaire Depardieu divise les familles », L’Express du 4 janvier.)

Macron "déterminé", mais à quoi ?

Lionel Dollot, Paris

J’ai entendu dans ses voeux Emmanuel Macron qualifier 2024 d’"année de détermination". Le mot et ses adjectifs ont été répétés à l’envi tout au long de cette harangue. Notre président n’était donc pas "déterminé" ces sept dernières années ? Quoi qu’il en soit, la détermination n’est pas un projet. N les JO, ni la commémoration de la Libération de 1944, ni la restauration de Notre-Dame ne forment un programme. Quels sont ses projets pour l’école, la sécurité, l’hôpital ? L’essentiel n’est pas d’être "déterminé", mais d’avoir un cap. Les Français veulent des actes. (« Voeux 2024 : Emmanuel Macron promet une "année de détermination" », sur Lexpress.fr)

Hommage à Jacques Delors

Claude Gisselbrecht, Metz (Moselle)

Il y a soixante ans, le président Kennedy s’écriait lors d’un déplacement à Berlin-Ouest : "Ich bin ein Berliner !" Jacques Delors, qui nous a quittés le 27 décembre dernier à l’âge de 98 ans, aurait pu s’exclamer à son tour, en sa qualité d’ancien président de la Commission européenne et père de l’euro : "Ich bin ein Europäer !" Toute sa vie durant, en effet, il sera resté fidèle à ses convictions, une fidélité faisant de lui un homme politique d’envergure, talentueux et intègre, même si sa décision de ne pas se présenter à l’élection présidentielle de 1995 a surpris bon nombre de ses concitoyens, restés sur leur faim ! La plupart des présidents de la République qui se sont succédé ensuite n’avaient pas son charisme, tant s’en faut. Sans doute leur manquait-il ce je-ne-sais-quoi qui fait les grands hommes d’Etat et ouvre les portes de l’Histoire… (« Jacques Delors et Wolfgang Schäuble ont fermé le chapitre d’une Union heureuse », L’Express du 4 janvier.)

Christophe Donner nombriliste ?

Gilles Charlet, Ambazac (Haute-Vienne)

Je me permets de vous donner un avis sur l’article régulier de dernière page de Christophe Donner. D’abord, il est souvent peu compréhensible. D’autre part, il ne présente que peu d’intérêt, pas même celui de nous divertir. L’auteur aime beaucoup parler de ses activités, comme "prendre l’avion" ou mieux : regarder des films en prenant l’avion… Bref, beaucoup de blabla, de parisianisme et de nombrilisme. (« Choses vues au Chili : l’heure du bilan », L’Express du 21 décembre.)

Livre-arbitre, l’actualité littéraire chaque semaine

Newsletter, lettre d’information ou infolettre, chaque appellation a ses partisans, mais peu importe le flacon pourvu qu’on ait… le plaisir de suivre l’actualité, en l’occurrence, littéraire. Certes, l’acmé du milieu, avec l’effervescence, très française, des grands prix d’automne, est derrière nous, mais devant nous, que d’événements ! Ainsi, pour les seuls mois de janvier et février, sont annoncés 482 romans, quelque 1 400 essais, une bonne vingtaine de festivals et de prix, et ce n’est qu’un début. Ajoutez à cela les multiples mouvements éditoriaux qui vont "divertir" le paysage, entre transferts d’éditeurs et "détournements" d’auteurs… Bref, l’édition ne connaît pas de temps mort. C’est de tout cela que nous souhaitons vous parler dans Livre-arbitre, signé Marianne Payot, tous les vendredis, à 9 heures. Pour la recevoir, rendez-vous sur le site de L’Express dans la rubrique "Mon compte" et "Mes newsletters".