Un conducteur de 64 ans relaxé après un accident qui avait fait un mort à Cusset
Une seconde aura suffi. Le 18 décembre 2022, un conducteur cussétois cherche à s’engager sur l’avenue du général Leclerc depuis la rue de Picardie, à Cusset. Riverain, le prévenu sait que le stop est souvent grillé par les automobilistes qui arrivent, à une vitesse élevée, du haut de cet axe à sens unique. Au ralenti, il fixe le stop du regard sur sa droite avant de s’engager. Il indique qu’il n’y a personne et tourne sereinement. Sauf qu’un "grand boum" l’alerte.
Dysfonctionnements dans le dossier"J’étais absorbé par le stop, je ne l’ai pas vu", explique le sexagénaire qui comparaissait libre, ce jeudi 11 janvier. Après le choc, l’automobiliste sort de son véhicule et découvre, gisant sur le sol, sa victime. "Il était allongé par terre, mais conscient, il m’a donné le numéro de sa femme et a même dit vouloir rentrer chez lui", continue celui qui sera poursuivi, quelques mois plus tard pour homicide involontaire, après le décès du piéton.
Le conducteur appelle les secours et sa victime est rapidement prise en charge par les pompiers. Les dysfonctionnements débutent par l’arrivée de la police, 45 minutes après le choc. Dans leur premier rapport, les forces de l’ordre évoquent une percussion à l’avant gauche du véhicule. Sauf que le conducteur a toujours clamé qu’il avait entendu du bruit à l’arrière droit. C’est ce qu’indique, ensuite, le second rapport.
"Je vous présente des excuses au nom de la Justice", lance la vice-procureur Marie-Laure Gauliard. En effet, "le véhicule n’a pas été inspecté comme il aurait dû l’être, aucune constatation n’a été faite correctement", relate la représentante du parquet.
Beaucoup de questions restent sans réponseSix mois après, en juin 2023, le piéton âgé de 83 ans est décédé à l’hôpital. Il ne l’avait pas quitté depuis l’accident. Tout au long de son hospitalisation, le prévenu a gardé contact avec la femme de la victime.
"Il a reçu la famille l’après-midi même de l’accident pour leur expliquer ce qu’il s’était passé. Il était très impliqué et mortifié quand il a appris le décès".
Erreur d’inattention du conducteur?? Du piéton?? La victime se serait-elle évanouie et aurait alors percuté la voiture sans que le prévenu puisse la voir?? Beaucoup de questions restent sans réponses dans ce dossier complexe.
Clamant, à la barre, qu’il ne l’a pas vu, le conducteur a finalement été relaxé du chef d’homicide involontaire, faute de preuves.
Nathan Marliac