A Saint-Flour, l'ultime et vibrant hommage à Lauren Riches
Dans la nuit du 6 au 7 janvier, Lauren Riches perdait la vie, dans un champ de Saint-Flour proche du Mix, la boîte de nuit où elle avait passé sa dernière soirée. Dans des circonstances qui restent floues, et qui seront déterminées par l’enquête de gendarmerie en cours. Seule certitude, suite à son autopsie, aucune trace de violence physique ou sexuelle n’a été constatée sur le corps de la jeune fille.
Une ambiance pesanteMais, depuis la découverte de son cadavre, mardi, l’ambiance s’est tendue, en particulier sur les réseaux sociaux. Où, dans les réactions, les recherches de coupables se disputent aux discours moralisateurs. En signe d’apaisement, « et par respect pour la famille », le Mix n’a pas ouvert ses portes samedi soir.
L'heure du recueillementDimanche, même si on notait plusieurs t-shirts « justice pour Lauren », l’heure n’était pas à la polémique, mais au recueillement. Près de 150 personnes, essentiellement des jeunes, proches de Lauren, mais aussi certains de leurs parents, la mère et l’oncle de la jeune fille se sont retrouvés, devant le Brit Hôtel. Pour marcher, dans un silence assourdissant, où seuls résonnait le crissement des pas dans la neige, jusqu’au lieu où Lauren s’est éteinte.Là, la minute de silence s’est étirée. Et, face à ce champ désespérément vide, bon nombre éclataient en sanglot. Les accolades, franches, se multipliaient. Les jeunes s’enserraient, solidaires face à la perte d’une des leurs, un drame qu’ils ne devraient pas connaître à leur âge.
Des mots fortsPuis Kim, une amie de Lauren, a pris la parole. Remerciant tous ceux qui étaient venus, et les enjoignant à « garder le sourire, comme Lauren l’avait tout le temps. Elle ne voudrait pas qu’on pleure, elle voudrait qu’on arrive à s’en sortir, comme elle s’en sortait toujours devant l’adversité. »
Et Stéphane d’ajouter :
Lauren était pleine de joie, d’amour, de folie, et c’est pour ça qu’on l’aimait. Elle aimait les gens, elle ne voyait que le bon chez eux. Elle aimait faire la fête, chanter, danser, et elle est partie avec le sourire qu’on lui connaissait. Aujourd’hui, on vient lui dire au revoir, mais on vient aussi lui dire qu’on l’aimait, et qu’on ne l’oubliera jamais. Elle ne sera jamais seule.
EpreuveGroggy, les yeux rougis, transis par le froid ambiant, sans un mot, tous restèrent de longs moments, immobiles ou presque. Se succédant par grappe devant le champ vide pour rendre un ultime hommage. Avant de se disperser. Laissant derrière eux un monticule de fleurs et de bougies. Ils ont dit adieu à leur amie et pour la plupart, l’épreuve ne fait que commencer.
Yann Bayssat