Pro D2 : le Stade Aurillacois encore à la recherche d'un match vraiment complet
En renouant avec la victoire du moment qu’il évolue à domicile, Aurillac a une nouvelle fois fait le yo-yo en réussissant à être efficace sur qui avait péché à Béziers (54-14), mais en étant en dessous de sa production dans l’Hérault sur la circulation offensive, ce qui avait justement été un des points positifs à Raoul-Barrière.
Un constat lucide...« C’est un peu ce qui se passe à chaque match. On n’arrive jamais à être parfait en défense et en attaque. À Béziers, on avait pas mal de ballons offensifs mais en défense, ce n’était pas du tout ça. Et là, avec un peu d’orgueil, on s’est envoyé en défense. On a dépensé plus d’énergie et peut-être que ça a compté pour ne pas jouer nos ballons à nous », posait Martial Rolland, dans un constat lucide.
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Un constat qui était aussi celui dressé par Alain Belguiral, qui reconnaissait que les Cantaliens alternaient entre les moments où ils arrivaient à mettre de l’énergie, mais en manquant parfois d’intelligence, et vice-versa.
On reconnaîtra aux Aurillacois le mérite de la franchise. Et si ceux-ci voulaient retenir les points positifs, comme le fait d’avoir cette fois trouvé de l’efficacité avec peu de ballons - ce qui avait fait défaut avec pléthore de munitions à Béziers -, personne ne voulait se contenter de ça.
Au rayon des choses à conserver, le Stade a renoué avec une défense concernée, une semaine après avoir ouvert les vannes à Béziers avec un quart de plaquages manqués. Contre Angoulême, le taux de réussite au plaquage était de 85%. Sans être parfait, c'est déjà mieux.
Marc Palmier, qui louait cette petite efficacité, mettait justement en avant la défaillance cantalienne sur ce qui est globalement un point fort cette saison à domicile, à savoir le jeu au pied. Ce dernier a été en dessous des attentes dans le premier acte, mais meilleur en seconde, avec davantage de longueur.
« Nos première et deuxième sorties de camp nous font mal et on se met un peu le feu tout seul. On se complique un peu les choses alors que les avants font un très gros boulot. Il nous faut les soulager et partir chez l’adversaire. Les seules fois où on a fait reculer [les Charentais] ils se sont fait des passes et on les a coincés dans un coin dans leur camp. Le danger, c’est quand on sort mal de notre camp et qu’on prend des pénalités derrière », analysait l’arrière.
... et un mélange à trouverAlors que le Stade va de nouveau se déplacer la semaine prochaine, à Agen, il va lui falloir trouver la bonne centrifugeuse pour mélanger ce qui a marché vendredi et ce qui a fonctionné la semaine dernière pour espérer faire un match complet à Armandie.
Avec cinq pénalités d'Aucagne (3) et Palmier (2) et un drop de Palmier, les buteurs cantaliens ont signé un 6/7 au pied. Le seul échec du soir était une transformation décalée en bord de touche.
« On flirte avec la sixième place, ce serait bien que maintenant, on s’impose à l’extérieur. Il faut arrêter de penser au passé. On n’est pas forcément la petite équipe d’Aurillac, on sait jouer au rugby », voulait croire Martial Rolland. Une conviction partagée par Marc Palmier. « Si on combine tout, on est capable de faire un match complet ».
Texte : Jean-Paul Cohade Photos : Jérémie Fulleringer