Une salle d'audition pour les enfants victimes au CHU de Clermont-Ferrand
Les violences sur les enfants sont une plaie grande ouverte : dans le Puy-de-Dôme, on dénombre 850 jeunes victimes amenées chaque année au CHU, sachant que la plupart ne sont pas comptabilisées.Celles qui arrivent au CHU ont - presque - de la chance car elles bénéficient d’un environnement bienveillant, rompu à cet exercice : le CHU clermontois est pionnier dans ce domaine et a mis en place des procédures depuis plus de vingt ans. Il ne lui manquait qu’une salle d’audition pour obtenir le label UAPED : Unité d’accueil pédiatrique enfant en danger (*).
Ne pas rajouter un traumatismeCette unité est identique à d’autres installées dans certaines gendarmeries, mais sa présence dans un hôpital pédiatrique la rend encore plus précieuse car l’enfant peut bénéficier, sur place, de tous les soins nécessaires.Il faut dire que pour un enfant, parfois violenté par sa propre famille (près d’un tiers des cas), raconter l’agression peut représenter un traumatisme supplémentaire, quand bien même les gendarmes qui procèdent à cette audition sont formés sur la question.
Ici, outre le matériel médical, c’est une équipe de neuf soignants spécialisés qui participe et collabore à cet accueil des enfants.Précisons que les enfants sont avertis qu’ils sont filmés et observés derrière une glace sans tain. Ils sont même formés à la procédure judiciaire grâce à un jeu imaginé par les services du CHU et qui leur permet de faire la différence entre un juge, un avocat, un gendarme, un tribunal…(*) Le nouveau protocole a été signé mercredi au CHU Estaing par les représentants judiciaires, médicaux, des forces de l’ordre et des élus.
Arnaud Vernet