La combinaison annoncée à l'échauffement, le gros coup de gueule de Broncan : retour sur une soirée spéciale pour le CAB
Une chistera autour d’un ruck, deux toupies sur place pour distribuer deux passes après-contact conclues par un essai. Vendredi soir, à dix minutes du terme de la rencontre, Léo Carbonneau, Mathis Ferté et Renger Van Eerten ont régalé.
— CA Brive Rugby (@CABCLRUGBY) January 6, 2024
À l’initiative, cette inspiration géniale de “Carbo” pour son pote Ferté arrivé lancé dans son dos. Une action d’autant plus magnifique qu’elle avait été secrètement préparée et… annoncée par les deux compères avant la rencontre.
« Cette combinaison, je pense qu’on s’amuse à la jouer depuis qu’on a 13 ans. À l’entraînement, on aime bien la faire et à l’échauffement, on s’était dit que si l’occasion se présentait, il fallait la tenter. C’est génial d’avoir réussi et surtout permis à l’équipe de l’emporter », confessait, amusé, Léo Carbonneau qui a donné le ton d’un nouvel état d’esprit vendredi : celui d’une formation décomplexée, libérée même.
« On a vraiment pris du plaisir à jouer ensemble. La consigne, c’était de jouer les coups quand ils se présentaient bien sûr mais aussi d’en tenter. La prise d’initiative ne devait pas être contrainte et ça a payé », renchérissait le demi de mêlée auteur d’une solide prestation.
Au-delà de cette envie d’enfin jouer au rugby, on a aussi senti les hommes de Pierre-Henry Broncan en total contrôle. Certainement comme jamais encore cette saison. Car lorsque Biarritz est revenu à cinq points, on n’a jamais senti le moindre petit doute dans les regards de Brivistes sûrs de leurs forces qui ont finalement basculé en mode rouleau compresseur. Tout l’inverse de la dernière victoire glanée à l’extérieur, à Rouen, où Brive avait fini par l’emporter à la dernière seconde après un match de traînard.
Le CAB a été dans l'action plus que dans la réaction« On est plus dans l’action que la réaction oui. Face au BO, on est parvenu à imposer notre tempo, maintenant il faut confirmer contre Rouen », ajoutait Léo Carbonneau. Et pour veiller au grain et s’assurer que le plan se poursuive comme prévu, comptez sur Pierre-Henry Broncan.
Quelques minutes après la première victoire du CAB à Aguilera depuis trente ans, le manager ne se tapait pas sur le ventre mais craignait plutôt que ses joueurs ne se laissent endormir par les félicitations des supporters sur le… marché.
Pierre-Henry Broncan a mis une "énorme allumée"« C’est une ville qui vit pour le rugby donc les supporters vont être satisfaits après cette victoire. Et ils vont le faire savoir aux joueurs alors j’espère qu’ils ne vont pas prendre la grosse tête », glissait le regard coquin le technicien qui avouait aussi être sérieusement rentré dans le lard de plusieurs de ses joueurs lors de la réunion d’avant-match, à l’hôtel.
« Je leur ai mis une allumée énorme. Je crois même que j’ai été très dur avec certains joueurs mais parce que je sais que nous avons du potentiel. Sauf que certains ne jouaient pas à 100 % de leur niveau, qu’ils n’étaient pas forcément investis dans l’objectif du club ou dans l’équipe donc il fallait leur rappeler. » Visiblement, le message a été entendu.
Benjamin Pommier