Vivre plus longtemps : un défi scientifique, mais aussi politique

La science de la longévité avance à pas de géant. Dans les laboratoires du monde entier, les spécialistes du vieillissement étudient des dizaines de pistes pour nous aider à vivre toujours plus longtemps en bonne santé. Les sociétés de biotechnologies se multiplient pour transformer ces découvertes en traitements tandis que les premiers essais cliniques démarrent. C’est cette révolution en cours que L’Express a choisi de vous raconter au tournant de cette nouvelle année. Car si ces scientifiques réussissent, l’humanité en sera profondément bouleversée.

Mais que l’on ne s’y trompe pas : les évolutions de la longévité se jouent sur le temps… long. Les démographes le savent bien, chaque gain d’espérance de vie est le résultat de l’addition de centaines de progrès, cumulés au cours de nos existences. Et on ne parle pas là uniquement des avancées scientifiques – l’éducation ou les conditions matérielles jouent aussi.

C’est d’ailleurs en partie pour cette raison que l’espérance de vie stagne aujourd’hui : parce que les progrès ne profitent pas à tous de la même manière. Seuls les plus aisés, les mieux éduqués, ceux qui ont les moyens de se nourrir correctement, de s’occuper de leur santé et de faire du sport vivent en moyenne plus longtemps. Pour les autres, la durée de vie stagne, quand elle ne régresse pas pour les plus démunis, notamment aux Etats-Unis. Une réalité à laquelle les inventions des scientifiques ne changeront pas rien. La longévité est aussi une question politique.