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Декабрь
2025

Référendum : la promesse oubliée d’Emmanuel Macron

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L’absence de référendum en 2025, malgré les vœux présidentiels de fin 2024 promettant de « demander » aux Français de « trancher » des sujets déterminants, illustre un pattern récurrent d’engagements non tenus du président français Emmanuel Macron, dans un contexte politique instable à un an et demi de la fin de son second mandat.

Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron a évoqué à plusieurs reprises l’organisation de référendums, sans jamais passer à l’acte. Dès l’été 2017, il envisageait une vaste réforme institutionnelle soumise au peuple, qui n’a finalement pas abouti. En 2020, face à la Convention citoyenne pour le climat, il s’engageait à un référendum pour inscrire la préservation de l’environnement dans l’article 1er de la Constitution. Mais en juillet 2021, le projet est abandonné après un blocage au Sénat, le gouvernement accusant la droite d’obstruction, tandis que les écologistes dénonçaient un recul face à l’urgence climatique.

En 2023, la promesse d’un référendum sur l’immigration, évoquée lors des Rencontres de Saint-Denis, s’est elle aussi enlisée. Faute de consensus politique, Emmanuel Macron y a renoncé en novembre, invoquant l’absence d’accord parlementaire. Les oppositions, boycottant les discussions, critiquaient une manœuvre électoraliste plutôt qu’une réelle volonté démocratique.

L’année 2025 n’a pas dérogé à cette tendance. Lors de ses vœux pour 2025, le président annonçait un possible référendum pour « trancher » des sujets comme les réformes économiques, éducatives ou la fin de vie. Sur les réseaux sociaux, de nombreux comptes rappellent au président cette promesse non tenue.

En mai, sur TF1, il précisait vouloir organiser une « consultation multiple » dans les mois suivants, excluant toutefois des thèmes sensibles comme les retraites ou l’immigration, qui avaient fait l’objet d’une demande appuyée, notamment avec une pétition initiée par Philippe de Villiers rassemblant plus d’un million de signatures. Pourtant, malgré les spéculations, aucun scrutin n’a vu le jour. En octobre, depuis la Slovénie, Macron évoquait encore un référendum sur les retraites, mais conditionné à un accord préalable, qui n’est jamais venu. Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, mettait en garde contre un tel scrutin, risquant de se transformer en plébiscite sur la personne du chef de l’État, impopulaire avec une cote de confiance à 25 % en décembre.

Cette frilosité s’explique par le traumatisme du référendum de 2005 sur le traité européen, et par les contraintes logistiques — au moins 16 semaines de préparation. Dans un contexte de crises successives, avec quatre Premiers ministres depuis 2024 et un budget adopté dans la douleur, l’exécutif craint un effet boomerang.

Ce scepticisme reflète un malaise croissant, alors que 2026, année électorale, pourrait voir la question du référendum agiter la campagne présidentielle ; et qu’à quelques heures des vœux du président, une nouvelle annonce de référendum pourrait être évoquée.