Le cuivre utilisé par les agriculteurs bio est plus dangereux que le glyphosate
Contrepoints s’est régulièrement élevé contre l’interdiction – en l’absence d’alternatives pour les agriculteurs – du glyphosate, néonicotinoïde autorisé partout en Europe et dans le monde et dont la toxicité n’est pas prouvée.
Celle du cuivre, en revanche, est de plus en plus démontrée. Utilisés, parfois de façon immodérée, notamment dans l’agriculture bio, les traitements à base de cuivre sont dangereux pour ceux qui les manipulent ou les épandent (troubles digestifs, atteintes hépatiques, effets pulmonaires, neurologiques ou sanguins). Ils déciment les micro-organismes utiles présents dans le sol, et sont néfastes pour la faune aquatique lorsqu’ils se retrouvent dans les cours d’eau du fait du ruissellement ou de l’érosion.
Ils sont, par ailleurs, souvent employés préventivement de façon systématique contrairement aux produits de synthèse dont l’action plus ciblée et curative permet de n’intervenir qu’en cas de nécessité. Or, au contraire de ces derniers et des fongicides organiques modernes, le cuivre tend à rester dans le sol et à s’accumuler. Par exemple dans les « sols viticoles, les concentrations de cuivre sont généralement 5 à 20 fois supérieures à la normale. À long terme, ces niveaux deviennent toxiques, non seulement pour les vers de terre et les micro-organismes, mais aussi pour les plantes elles-mêmes. Le cuivre finit donc par freiner la croissance des cultures… et menace la fertilité des sols qu’il était censé protéger. »
C’est pourquoi, en juillet 2025, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a rejeté 31 demandes d’autorisation de mise sur le marché de produits à base de cuivre, dont 20 utilisés notamment par les viticulteurs bio. Quant aux produits autorisés, ils sont soumis à de nouvelles restrictions d’usage.
En ce début novembre, la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB), France Vin Bio et la Confédération nationale des producteurs de vins à appellations d’origine contrôlées (CNAOC) sont montés au créneau pour demander la révision de la décision de l’Anses. D’ici là, ils exigent des dérogations car, comme le prétend la CNAOC, « Le cuivre reste la seule alternative pour se protéger du mildiou ». Des arguments qui ne sont pas sans rappeler ceux des producteurs de betteraves (qui n’ont pas été entendus) à propos du glyphosate !
Cette affaire montre que le bio, comme nous l’affirmons régulièrement, n’est pas aussi vertueux qu’il le prétend. L’emploi du cuivre semble vraiment problématique pour l’environnement. On aurait aimé que tous les écologistes de France, mobilisés contre le glyphosate, manifestent aussi contre l’usage du cuivre. Mais nous savons que ce n’est pas la cohérence ni l’honnêteté qui les étouffent…
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