Immobilier : à Nice, les prix des biens baissent enfin
Il aura fallu du temps, mais les propriétaires niçois ont fini par comprendre qu’ils devaient accepter de revoir leurs prétentions à la baisse. "Par rapport aux pics enregistrés après la crise du Covid, les tarifs ont diminué en moyenne de 10 % dans la ville", note Charlotte Lafeuillade, gérante de Savi-Nice. Depuis le début de l’année, ils sont stables pour les appartements et les maisons en bon état dans les zones recherchées et continuent de s’éroder légèrement dans les secteurs moins courus.
Aujourd’hui, l’hypercentre et le Mont Boron concentrent la demande haut de gamme. "Les acheteurs étrangers prospectent pour trouver un bel appartement ou une villa dans ces quartiers prisés", constate Éric Laboue, directeur de Sotheby’s Nice. Les locaux, eux, privilégient plutôt les logements au nord de la voie ferrée et à l’ouest de la métropole, où les prix sont plus accessibles.
Le carré d’or reste le plus recherché pour les appartements bourgeois. "Autour de la place Masséna, les biens de caractère se vendent de 7 000 à 8 500 euros du mètre carré et peuvent frôler les 10 000 euros s’ils sont refaits à neuf et situés dans un bel immeuble", confie Charlotte Lafeuillade. Dans le centre, Les Musiciens affichent des prix plus doux, en moyenne autour de 5 000 euros. Au nord de la gare, Libération attire les familles et les actifs qui y achètent entre 4 500 et 5 000 euros. Un peu plus à l’ouest, les villas belle époque du quartier impérial, transformées en copropriétés, affichent des valorisations identiques. A l’est, sur les contreforts de la colline de Cimiez, les prix moyens oscillent entre 5 000 et 6 000 euros, voire 10 % de plus si le logement est en parfait état et dispose d’une vue dégagée. Encore plus au nord, ils avoisinent les 3 500 euros à Pasteur pour un appartement à rénover dans une copropriété énergivore.
Des investisseurs en Airbnb
A l’est de la promenade des Anglais, les immeubles colorés qui bordent les ruelles pavées du Vieux Nice séduisaient majoritairement les investisseurs en Airbnb. Comme ils sont moins nombreux aujourd’hui, il faut compter entre 3 200 et 5 500 euros "seulement" pour trouver une petite surface selon la qualité – très variable - de l’immeuble. Aux abords du Vieux-Port, les prix remontent, notamment autour de la place du Pin, devenu le rendez-vous des bobos et des amateurs de sorties nocturnes. "Un appartement en bon état se négocie 6 000 euros en moyenne, davantage avec une petite terrasse ou une vue", précise Marc Wyler, directeur de Swiss Med Immo. Moins cher, Riquier, au nord de la rue Barla, regorge de deux et trois-pièces qui se vendent autour de 5 000 euros. Enfin, toujours en direction des collines, Saint Roch est un marché de report intéressant où les appartements anciens valent entre 3 500 et 4 000 euros.
L’ouest de la ville séduit majoritairement les actifs locaux. A Fabron, un appartement dans une résidence sécurisée avec piscine se négocie de 5 000 à 5 500 euros dans le bas de la colline, et de 10 à 15 % de moins plus haut, sauf s’il bénéficie d’une vue sur la mer. Dans ce secteur, il faut compter entre 700 000 et 900 000 euros pour une maison de 150 mètres carrés avec une piscine - 15 à 20 % de plus si vous voulez contempler la Méditerranée. Enfin, à proximité de l’aéroport, les quartiers Carras et Ferber séduisent les primo-accédants et les investisseurs. "En moyenne les prix y oscillent entre 3 000 et 3 500 euros avec une forte demande locative étudiante", constate Mallory Cluzel, directeur d’Era Côte d’Azur. Un trois-pièces s’y négocie autour de 180 000 euros.
