Le Portugal en excédent budgétaire : quand on veut, on peut
En France, les gouvernements successifs peinent à contenir le déficit public et à entamer de vraies réformes de fond. Au Portugal, le gouvernement s’apprête à enregistrer un excédent budgétaire de 0,3 % du PIB en 2025, pour la deuxième année consécutive. La dette publique devrait atteindre 90,2 % du PIB en 2025 (contre 93,6 % l’année précédente), avec des prévisions à 87,8 % du PIB en 2026. La croissance est près de deux fois supérieure à celle de la France et le taux de chômage a diminué de moitié en 10 ans (plus de 12 % en 2015 à environ 6 % en 2025).
Ces résultats sont le fruit d’une décennie de réformes engagées après la crise de la dette des années 2010. Confronté à une situation budgétaire désastreuse, le gouvernement de l’époque a choisi une politique de rigueur : réduction du nombre de fonctionnaires et des effectifs de la fonction publique, augmentation du temps de travail de 35h à 40h, privatisations d’entreprises dans le domaine de l’énergie, baisse des dépenses dans les transports, l’éducation, les collectivités ou encore la santé. Cette discipline a permis de rétablir la confiance, d’attirer les capitaux étrangers et de restaurer la crédibilité financière du pays. Aujourd’hui, le Portugal parvient à augmenter les retraites et à alléger la fiscalité, tout en affichant des comptes publics excédentaires.
Pour quelle raison la France ne pourrait-elle y parvenir ? Il y aurait-il une spécificité culturelle indépassable ? Notre pays poursuit sa lente décomposition : crise politique, déficits persistants, dette record, appels à la grève et au blocage à la moindre réforme… Voilà la différence fondamentale entre le Portugal et la France : l’un a choisi la discipline et la responsabilité, tandis que l’autre persiste dans le déni.
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