Après le Madleen, le Handala : ce que l’on sait du nouveau navire en route pour Gaza
Un nouveau bateau de la "Flotille pour la liberté" est en route pour Gaza. Le Handala, un navire de l’ONG internationale transportant des militants pro-palestiniens et de l’aide humanitaire, a quitté l’Italie dimanche 20 juillet à destination de Gaza. Il tente de rejoindre l’enclave palestinienne en proie à une situation humanitaire désastreuse après plus de 20 mois de guerre.
Un bateau chargé de matériel médical et de nourriture
Le Handala est un ancien chalutier norvégien de 18 mètres construit à la fin des années 1960. Il a été reconverti en navire de solidarité depuis son rachat en 2023 par la coalition de la "Flottille pour la liberté", sillonnant les ports européens pour des actions humanitaires en faveur des populations de l’enclave palestinienne.
Le Handala - qui tient son nom d’un personnage créé par le dessinateur de presse palestinien Naji al-Ali, représentant un enfant pieds nus, et de dos - appartient donc à la coalition de la "Flotille pour la liberté", un mouvement international non violent de soutien aux Palestiniens qui, depuis sa création en 2010, a lancé près d’une dizaine d’expéditions afin de venir en aide aux civils à Gaza, en vain. Pour l’occasion, le navire a été recouvert de dessins et messages à l’attention des Palestiniens et d’opposition à la guerre qui se déroule à Gaza.
Ce bateau a dans un premier temps, le 13 juillet, quitté Syracuse, en Sicile, chargé de matériel médical, de nourriture, d’équipement pour enfants et de médicaments. Il a ensuite fait escale à Gallipoli, dans le sud-est de l’Italie. C’est depuis ce port des Pouilles qu’a eu lieu le véritable départ de l’expédition, dimanche 20 juillet, avec deux jours de retard en raison "des derniers préparatifs techniques", selon un communiqué de la "Flotille pour la liberté".
Le Handala doit naviguer pendant environ une semaine en mer Méditerranée pour parcourir quelque 1800 km le long des côtes grecques puis turques jusqu’aux côtes de Gaza. L’expédition, financée par des campagnes de dons, a pour but "d’apporter de la solidarité humaine, internationale, à la population palestinienne de Gaza", a expliqué avant son départ de Sicile à l’AFP Claude Léostic, coordinatrice de la "Flottille pour la liberté" en France. "Il ne s’agit pas d’un voyage ordinaire, mais d’un acte collectif de solidarité, de résistance et d’espoir", a indiqué la "Flotille pour la liberté" dans un communiqué publié le 17 juillet.
Deux élues LFI à bord
C’est à Gallipoli que deux élues de La France Insoumise (LFI), la députée Gabrielle Cathala et la députée européenne Emma Fourreau, sont montées à bord du Handala. "C’est une mission pour les enfants en Gaza, pour briser le blocus humanitaire et pour briser le silence estival sur le génocide", a confié à l’AFP Gabrielle Cathala le 12 juillet. "J’espère qu’on va arriver jusqu’à Gaza, mais si ce n’est pas le cas, ce sera une énième violation du droit international" par Israël, a-t-elle ajouté.
Le Handala met les voiles. Cap sur Gaza ⛵???????? pic.twitter.com/Sc6UMQWtHK
— Emma Fourreau (@emma_frr) July 20, 2025
Selon Libération et franceinfo, qui se sont procuré la liste des passagers, se trouvent notamment à bord du Handala Jacob Berger, acteur et influenceur juif américain (NDLR : à ne pas confondre avec Jacob Berger, un réalisateur et acteur britannico-suisse), Bob Suberi, un autre militant juif américain, Chris Smalls, fondateur du premier syndicat des travailleurs Amazon aux Etats-Unis ou encore Huwaida Arraf, avocate palestino-américaine spécialisée dans les droits humains. Plusieurs journalistes sont également à bord de ce bateau, qui compterait 18 personnes au total.
Des actes de sabotage ?
Quelques heures avant son départ des Pouilles, le Handala a été la cible de deux incidents "qui semblent être des sabotages délibérés visant à entraver notre mission et à nuire à notre équipage", a déploré dimanche dans un communiqué la "Flotille pour la liberté". Ainsi, selon la coalition, dans la nuit du 19 juillet ou au petit matin du 20 juillet, "une corde a été découverte enroulée autour de l’hélice du bateau". "Cet incident ne peut être dû à une utilisation normale ou à un accident. Cela constituait une menace directe pour la sécurité de notre navire et sa capacité à naviguer", précise le communiqué.
Un autre incident est survenu dimanche matin : "Le camion envoyé pour livrer de l’eau douce à notre bateau pour le lavage et la cuisine pendant le voyage ne transportait pas d’eau, mais de l’acide sulfurique", relate le communiqué. "L’acide sulfurique a éclaboussé la jambe d’un membre d’équipage, provoquant des brûlures chimiques. Un autre membre d’équipage, qui a senti la substance et ouvert le récipient, a subi des brûlures à la main", peut-on lire. "Malgré ce sabotage présumé, nous ne nous laissons pas décourager. Toute tentative visant à nuire à notre équipe et à réduire cette mission au silence est vouée à l’échec."
Le précédent du Madleen
L’initiative de la coalition intervient plus d’un mois et demi après le départ du Madleen, un autre navire parti d’Italie le 1er juin afin de "briser le blocus israélien" à Gaza. Le voilier avait alors à son bord 12 militants dont la militante écologiste Greta Thunberg et la députée européenne LFI Rima Hassan, qui avait été détenue trois jours après l’interception du navire par les autorités israéliennes, à environ 185 kilomètres à l’ouest de la côte de Gaza.