Le jour où Gallas a osé toucher au mythe Zidane
On pensait avoir tout vu, tout entendu sur le plateau du football français, mais William Gallas a franchi un cap qui risque d’alimenter bien des débats. Ancien international français, ex-partenaire de Zinédine Zidane en équipe de France, Gallas connaît bien la stature et l’aura du maestro tricolore. Pourtant, à l’heure de commenter les performances des nouveaux talents de Premier League, il a glissé une déclaration qui ne manquera pas de surprendre, voire de froisser les puristes et les amoureux du numéro 10 français.
Dans une interview pour Prime Casino, relayée par la presse anglaise, Gallas s’est en effet permis de rapprocher Cole Palmer, jeune meneur de jeu de Chelsea, du génie marseillais. « Cole Palmer à Chelsea me rappelle Zidane avec la France, si l’on considère son importance dans l’équipe », a-t-il avancé, comparant aussi l’Anglais à Gareth Bale pour son style et sa confiance balle au pied. Un parallèle pour le moins osé, tant Palmer, malgré ses belles statistiques (25 buts, 15 passes décisives lors de sa première saison à Stamford Bridge, puis 15 buts et 12 passes l’exercice suivant), n’a encore rien prouvé sur la scène internationale, ni soulevé le moindre trophée majeur en sélection.
Quand la comparaison devient transgression
Ce rapprochement entre Palmer et Zidane interroge, voire choque. Comment un joueur aussi jeune, aussi talentueux soit-il, pourrait-il déjà marcher sur les traces du Ballon d’Or 1998, champion du monde et d’Europe, meneur d’hommes et maître des grands rendez-vous ? Si la tentation de voir des successeurs à Zidane existe depuis longtemps, la légende du numéro 10 reste, à ce jour, intouchable. Ce type de comparaison, même sortie d’une bouche aussi expérimentée que celle de Gallas, sonne presque comme un manque de respect à l’égard du mythe, surtout le jour où Zidane célèbre ses 53 ans.
Gallas ne manque pourtant pas de justifier son avis. Il vante l’importance prise par Palmer dans l’effectif de Chelsea, sa créativité et sa capacité à faire la différence, tout en soulignant que l’équipe doit le ménager pour viser loin en Premier League comme au Mondial des Clubs. Mais si le technicien londonien Enzo Maresca a réussi à tirer le meilleur de Palmer, ce dernier a aussi montré ses limites lors de passages à vide la saison passée. Les grands de ce sport, Zidane le premier, n’ont jamais failli dans les moments clés : la nuance est d’importance.
Une légende comme Zidane ne se compare pas
On peut admettre que Gallas, par envie de valoriser la nouvelle génération, ait voulu marquer les esprits. Mais à trop vouloir placer Palmer sur un piédestal, il risque d’alimenter un débat stérile. Zidane, c’est un monument du football, une aura qui s’est construite au fil de décennies de classe et de titres. Les interventions de Gallas dans les médias, depuis la fin de sa carrière, n’ont jamais fait l’unanimité, et cette sortie sur Palmer ne changera rien à la tendance : comparer Zidane à un joueur en pleine émergence, c’est ignorer la dimension unique de la légende française.
À l’heure où la planète foot célèbre l’anniversaire de Zizou, il est bon de rappeler que tous les talents ne sont pas destinés à entrer dans la légende, et que le mythe Zidane reste inégalé. Palmer est promis à une belle carrière, mais il a encore tout à prouver. Qu’on le laisse grandir à son rythme, sans le charger d’un héritage trop lourd à porter.