ru24.pro
World News
Июнь
2025

Frappes en Iran : qui étaient les deux généraux de premier plan éliminés par Israël ?

0

L’Iran a perdu deux figures majeures de sa République islamique dans les centaines de frappes lancées par Israël ce vendredi 13 juin : le chef du Corps des Gardiens de la Révolution Hossein Salami, dont les hommes promettent déjà de venger la mort, et le chef d’état-major, Mohammed Bagheri, "tombé en martyr" selon Téhéran. Des pertes qui pourraient entraîner une restructuration non négligeable des forces armées iraniennes, et attiser dangereusement le conflit régional, alors que des négociations cruciales sur le nucléaire iranien devaient se dérouler dimanche 15 juin.

"Si vous commettez la moindre erreur, nous ouvrirons les portes de l’enfer pour vous", menaçait encore le mois dernier en cas d’attaque d’Israël ou des Etats-Unis Hossein Salami, leader de l’armée idéologique du régime des mollahs. Barbe blanche et crâne dégarni, l’homme de 65 ans apparaissait fréquemment à la télévision dans des discours enflammés, relayant les diatribes que lancent régulièrement les responsables iraniens contre Israël.

Hossein Salami : un pourfendeur d’Israël proche de Khamenei

Hossein Salami a passé l’essentiel de sa carrière au sein des Gardiens de la Révolution - dont le rôle premier est non pas d’assurer la protection du territoire iranien mais celle de "la Révolution et de ses acquis" - et était visé par des sanctions américaines. Combattant lors de la guerre entre l’Iran et l’Irak (1980-1988), il a ensuite dirigé un temps l’aviation des Gardiens de la Révolution, avant de devenir numéro deux des Gardiens durant neuf ans. Il avait été nommé à leur tête en 2019, au moment où le pouvoir iranien avait entrepris de grands changements à la direction de l’organisation.

Ce rôle stratégique avait ouvert à Hossein Salami un siège au Conseil suprême de sécurité nationale, dirigé par le président Massoud Pezeshkian, dont la fonction est de rapporter au guide suprême Khamenei les questions militaires, de sécurité et de politique étrangère. Mi-avril 2024, la télévision d’Etat iranienne l’avait mis en scène ordonnant à ses forces de lancer l’opération contre Israël, lors de l’attaque iranienne de drones et missiles contre le territoire israélien, la première de ce type menée par la République islamique contre son ennemi juré.

Mohammed Bagheri : l’architecte de l’armée iranienne moderne

L’annonce de la mort d’Hossein Salami, qui avait provoqué à elle seule la colère de Téhéran, a été suivie plusieurs heures après l’attaque par celle de la mort d’une autre figure militaire du régime. "Le général de division Mohammed Bagheri, chef d’état-major des forces armées, est tombé en martyr", déclarait la télévision d’État aux alentours de 7 heures du matin (heure française). Bagheri agissait directement sous le contrôle de l’ayatollah Ali Khamenei, ce qui en faisait l’un des plus haut gradés du pays.

Ce senior de l’armée a joué un rôle central dans la coordination des forces armées iraniennes et dans le développement de la doctrine militaire de Téhéran. Il avait notamment décidé de combiner l’armée régulière et certaines forces paramilitaires en Iran, renforçant ainsi la puissance de l’armée. Il a notamment été à l’origine et à la tête de nombreuses opérations militaires dans la région, en particulier en Syrie et en Irak, dans le but de soutenir ses alliés et d’agrandir son influence dans la région. Architecte du développement du programme balistique iranien, il était devenu une cible prioritaire pour Israël et pour les Etats-Unis.