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Iran: frappes massives d’Israël contre le régime

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Israël a finalement lancé cette nuit un plan mûri depuis trente ans. Les premiers bombardements israéliens sur des sites militaires et nucléaires à Téhéran et à Natanz ont été « couronnés de succès » a déclaré le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou ce matin. « Nous avons frappé le haut commandement, nous avons frappé des scientifiques de haut niveau qui encouragent le développement de bombes atomiques, nous avons frappé des installations nucléaires », a-t-il ajouté. Le grand mystère : la réaction de la rue iranienne.


Dans la nuit du 12 au 13 juin, vers 2h15 du matin, Israël a lancé une série de frappes d’envergure contre des cibles militaires et nucléaires iraniennes, marquant un tournant stratégique majeur au Moyen-Orient. L’opération, selon les sources officielles et des confirmations croisées, visait à désorganiser le programme nucléaire militaire de la République islamique et à décapiter son commandement sécuritaire. Le site d’enrichissement d’uranium de Natanz, plusieurs complexes liés aux missiles balistiques et le quartier général des Gardiens de la révolution à Téhéran figurent parmi les cibles principales.

Impasse diplomatique

Au cœur de cette attaque : l’intention d’Israël de bloquer l’Iran à la veille de son accès à la bombe nucléaire. Selon les autorités israéliennes, Téhéran disposerait désormais de stocks d’uranium enrichi suffisants pour produire jusqu’à quinze têtes nucléaires en l’espace de quelques jours. Cette estimation, combinée à l’impasse diplomatique entre l’Iran et les puissances occidentales, a semble-t-il convaincu Jérusalem qu’il n’était plus possible d’attendre.

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Les pertes du côté iranien sont considérables. Le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la révolution, et le général Mohammad Bagheri, chef d’état-major des forces armées, auraient été tués lors des frappes, tout comme deux scientifiques nucléaires de haut niveau, Faridoon Abbasi et Mohammad Tehranchi. Une trentaine d’autres officiers auraient également été tués. Ce ciblage du cœur du dispositif sécuritaire iranien suggère une infiltration préalable des services israéliens, probablement appuyée par un travail de renseignement de longue haleine.

Une attaque attendue depuis des mois

La stratégie israélienne repose ici moins sur l’effet de surprise chronologique – l’attaque était largement anticipée par les observateurs – que sur le choix des cibles. La communication israélienne des jours précédents, marquée par des fuites et des déclarations énigmatiques, aurait pu avoir pour but de pousser les principaux responsables iraniens à se regrouper dans leurs centres de commandement, où ils ont été visés. Cette méthode rappelle les précédentes opérations ciblées israéliennes, y compris l’élimination du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, en septembre dernier.

Cette attaque intervient dans un contexte de tensions croissantes. Quelques heures avant les frappes, les États-Unis ont annoncé l’évacuation partielle de plusieurs de leurs ambassades dans la région, dont celle de Bagdad, ainsi qu’une alerte maximale sur les déplacements vers l’Irak. Bien qu’elle ne soit pas directement impliquée dans l’attaque, Washington semble en avoir validé le principe et se tient prêt à soutenir Israël en cas de représailles.

En réponse, Téhéran a déjà annoncé des mesures de rétorsion. L’Iran prévoit l’ouverture d’un nouveau centre d’enrichissement d’uranium dans une zone sécurisée et entend moderniser le site de Fordow avec des centrifugeuses de dernière génération, capables d’enrichir l’uranium à des taux supérieurs à 60%, seuil sans équivalent dans un usage civil. Ces annonces ont été accompagnées, dans les jours précédents, de discours menaçants du commandement des Gardiens de la révolution, réaffirmant la volonté de l’Iran de se préparer à une confrontation directe.

L’objectif israélien va toutefois au-delà du simple sabotage technique. Si la destruction d’infrastructures nucléaires permet de gagner du temps, elle ne supprime pas l’expertise ni la volonté politique. À plus long terme, Tel-Aviv semble viser l’affaiblissement durable du régime iranien, voire, selon certains analystes, une transformation politique interne. Le nom de l’opération, Am Kalavi (« Un peuple se lève comme un lion »), reflète une double symbolique : un hommage évident à l’opération militaire lancée par Israël, d’abord, et un clin d’œil au lion, effacé du drapeau iranien depuis 46 ans, ensuite. La question cruciale ce matin est donc de savoir si les Iraniens vont se sentir visés et humiliés ou si, au contraire, ils verront dans cette opération une attaque contre un régime honni et une occasion à passer à l’acte…

Négociations internationales

Les réactions internationales restent prudentes. La plupart des capitales condamnent officiellement l’usage de la force, tout en exprimant officieusement leur inquiétude face à la progression du programme nucléaire iranien. À Washington, l’opération israélienne pourrait être perçue comme un levier diplomatique : si elle affaiblit réellement la position iranienne, elle pourrait être utilisée comme atout dans d’éventuelles négociations à venir. La situation actuelle ne correspond pas encore à une guerre totale et irréversible. Un accord entre Washington et Téhéran demeure envisageable. La voie de la négociation n’est pas entièrement écartée, malgré la nouvelle pression. Le bâton n’élimine pas encore toutes les carottes.

Quoi qu’il en soit, une nouvelle phase s’ouvre. En frappant au cœur du dispositif nucléaire et sécuritaire iranien, Israël a choisi d’assumer une confrontation directe dont l’issue reste incertaine. L’État hébreu engage ses forces non pour retarder, mais pour potentiellement remodeler l’équilibre stratégique régional.

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