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S’adapter ou mourir

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Creusant l’hypothèse des mutations géophysiques, notre chroniqueur voit plus loin: plutôt que de combattre le réchauffement climatique en important à grands frais des trottinettes électriques à moteur chinois, pourquoi ne pas s’adapter aux changements qui affecteront l’espèce humaine?


Mon article sur l’hubris des climatologues, qui prétendent prévoir le temps qu’il fera dans cent ans et conseiller les chefs d’État sur les politiques à venir, m’a valu quelques volées de bois vert indignées. Comment ! Vous osez vous moquer des prédictions des professeurs Philippulus qui pullulent dans les médias ? Ce n’est pas parce que vous vous êtes gelé en avril et que vous avez frais en mai que cela infirme un réchauffement global, patati-patata…

Mais je n’ai jamais nié le réchauffement — lisez sans préjugés ce que j’ai écrit. Je prétends simplement que vouloir contrarier le cours des planètes me semble une ambition démesurée.

Et plutôt que de prétendre contrôler les facéties d’El Niño, peut-être faudrait-il s’adapter, comme aurait dit Darwin…
(J’ai une grande admiration pour le savant anglais. Les pète-sec et les peine-à-jouir qui contestent ses conclusions, géniales en leur temps et toujours remarquables dans leur principe, devraient se donner la peine d’élaborer une nouvelle théorie générale à la hauteur de celle décrite dans L’Origine des espèces).

Des paysans lucides : quand l’arganier remplace la vigne

Certains paysans n’ont pas attendu, et plutôt que de prétendre que l’adoption de moteurs électriques venus d’ailleurs (et dont l’équivalent-carbone est monstrueux) en interdisant à ce qu’il reste d’agriculteurs français d’utiliser leur vieux moteur diesel, ils ont changé leurs comportements agricoles. Par exemple dans les Pyrénées-Orientales, la viticulture cède le pas, çà et là, à des plantations mieux adaptées aux rudes sécheresses à venir : on plante des arganiers là où grenache et syrah faisaient la loi. Le fait est que l’huile d’argan, aux bienfaits innombrables, que nous importons aujourd’hui du Maroc et de l’ouest de l’Algérie, mérite d’être produite en France — puisqu’il va faire chaud.

Allons plus loin. Quitte à arracher des vignes, activité sponsorisée par l’UE, pourquoi ne pas planter des agaves, comme au Mexique ? Qui n’applaudirait à la consommation de tequila made in France dans les discothèques où l’on aime déjà avoir chaud en groupe ?

Mais ces initiatives agricoles sont sporadiques. La situation, grave mais pas désespérée, requiert bien d’autres métamorphoses.

L’évolution continue : de la girafe à l’homme moderne

On connaît la légende selon laquelle le cou des girafes s’est allongé au fur et à mesure que la sécheresse gagnait l’Afrique et cantonnait la verdure aux hautes branches des acacias. Je ne reviendrai pas sur la polémique entre lamarckiens et darwinistes relative aux raisons de cet allongement — en fait, tous deux ont raison : transformisme et sélection naturelle sont dans le même bateau.
Appliquons ce principe à l’homme moderne — et attention, ça va décoiffer !

Un ami orthodontiste qui s’est penché sur l’histoire de sa profession me confiait il y a peu que les premiers problèmes répertoriés sur l’incapacité des dents de sagesse à trouver leur place dans les mâchoires humaines remontent aux années 1920. En un siècle, les quatre super-molaires ont pratiquement disparu, qu’on soit obligé de les arracher parce qu’elles poussent de façon anarchique, ou que le germe de la dent soit tout simplement absent. Un siècle, c’est un battement de cil d’oiseau-mouche, à l’échelle de l’évolution. Aujourd’hui, ce sont les canines qui posent problème, et les dentistes n’hésitent plus à les supprimer afin que les incisives trouvent leur place. Et encore n’y a-t-il souvent pas de germe de dent définitive après les dents de lait.

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D’ailleurs, à quoi bon ces molaires du fond, à une époque où l’on est rarement amené à broyer des graines ? À quoi bon des canines, à une époque où l’on croque rarement le gigot à pleines dents ? Comme pour la girafe et l’acacia, la mutation a-t-elle anticipé l’apparition des nourritures molles dont nos enfants font tant de cas — un McDo sinon rien, si possible avec de la viande factice — ou s’y est-elle conformée ? Peu importe. La mâchoire s’étroitise, et d’ici peu, le standard de beauté sera l’écureuil humain, rat des villes et souris des champs. Que le règne de la musaraigne arrive ! Après l’anthropocène, l’ère des Rodentia.

Le triomphe des myopes et des muscles atrophiés

Le nombre de myopes a régulièrement augmenté, depuis que les lunettes ou les lentilles remédient à nos insuffisances. Jadis le myope avait peu de chances de se reproduire : les lions qu’il ne voyait pas nettement le dévoraient à l’âge tendre. Donc, dans un futur proche : des hublots sur des faciès de rongeurs. 
Et peu de muscles. L’usage du vélo (ou de la trottinette) électrique est symptomatique d’un monde où la puissance motrice est confiée à des machines. Le vrai cycliste — de plus en plus rare, il occupe une petite niche écologique le samedi et le dimanche matin — était une créature musclée. Mais des citadins nourris au jus de navet et aux phyto-œstrogènes du soja préfèrent certainement des véhicules « doux », comme on dit. Le muscle et la masculinité ont mauvaise presse chez les bobos. J’ai bien le sentiment, quand je sors chaque matin de ma salle de musculation de la rue Sainte, à Marseille, d’appartenir à une espèce en voie de disparition. Néandertal s’étiole et Homo Festivus prend le relais en s’écriant « OK boomer ! »

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Les commentateurs déplorent une baisse de la natalité — et, corollaire obligé, de l’activité sexuelle. La culpabilisation qui pèse sur les mâles (le male gaze et autres fariboles post-modernes), tous suspectés d’être des violeurs en puissance, n’aide pas les jeunes garçons à s’imposer sur le marché de la séduction et du zizi-panpan. La propagande éhontée en faveur des transgenres, les affirmations imprudentes d’Aragon disant que la femme est l’avenir de l’homme, la publicité faite aux LGBT alors qu’ils ne représentent, en moyenne internationale, que 4% des individus, tout concourt à dévaloriser XY et à sur-valoriser XX. La PGA et la PMA sont des techniques significatives de substitution de la machine à l’humain : le meilleur des mondes est à portée de main.

Allons plus loin. Il est évident, comme je le soulignais ici-même il y a trois ans, que l’espèce est en déclin — et qu’elle a intérêt à l’être : un monde désertifié par la chaleur et la montée des eaux ne peut nourrir huit milliards d’individus, il faut d’urgence en supprimer les deux-tiers. Une habile politique de fermeture des maternités rurales a permis d’élever nettement la mortalité infantile. Les paysans, quand ils ne se suicident pas tôt, meurent plus vite que les citadins, qui traînent leurs carcasses efflanquées sur leurs vélos made in China.

Vers un monde plus chaud

Un monde occidental peuplé d’endives cuites juchées sur des véhicules adaptés à leur mollesse ne peut rivaliser avec les populations chassées du Sud par la sécheresse et le manque d’eau. Tant mieux : avec le beau temps devenu la norme, le soleil impitoyable et la propagande de LFI et des Indigènes de la République (sans compter la publicité, qui ne présente que des couples mixtes), les populations blanches se métissent rapidement, ce qui en augmentant leur taux de mélanine favorise leur survie — comme celle des girafes… Mesdames, faites l’amour avec des Noirs et des Maghrébins, ils sont l’avenir d’un monde plus chaud.

Reste le souci intellectuel. Mais la propagande insensée sur les bienfaits de l’Intelligence artificielle, et quoi qu’en disent les ronchons dans mon genre, suggère que la sous-humanité prochaine n’aura plus exactement le cerveau de ses ancêtres. D’ailleurs, en aurait-elle besoin pour manier l’accélérateur de sa trottinette, avaler son bol de quinoa ou s’ouvrir aux intrusions des mâles alpha venus d’ailleurs ? Après tout, par une préscience dont on les félicitera, les pédagogues, en proposant « l’élève au centre » et en promouvant l’enseignement de l’ignorance, ont fait tout ce qu’il fallait, depuis quarante ans, pour que le niveau baisse pendant que celui de la mer monte.

Mais en attendant la perfection ultime du monde occidental, ce printemps est un peu frais.

L’article S’adapter ou mourir est apparu en premier sur Causeur.