Marathon budgétaire: le gouvernement appelle au compromis avant une semaine décisive
Le Premier ministre François Bayrou, qui espère de nouveau convaincre le Parti socialiste de ne pas voter une censure, devrait fixer les grandes lignes de sa position dans la soirée de lundi lors d'une longue interview télévisée très attendue sur LCI.
Concernant le texte sur la Sécurité sociale (PLFSS), dont une première mouture avait entraîné la chute du gouvernement Barnier début décembre, les discussions reprennent lundi après-midi devant la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, à partir de la version adoptée fin novembre par le Sénat.
Depuis lors, les termes de l'équation ont cependant changé, avec un déficit 2025 de la Sécu désormais anticipé à au moins 23 milliards d'euros, contre 16 milliards évoqués à l'automne.
Un dérapage qui s'explique notamment par l'abandon forcé des mesures d'économie sur les retraites, et par le coût de certaines concessions accordées par le Premier ministre aux socialistes sur le budget des hôpitaux ou sur le taux de remboursement des consultations médicales et des médicaments.
Il faudra "trouver un chemin de passage qui satisfasse une majorité (...) mais pas au prix de l'explosion du déficit", a cependant mis en garde lundi matin sur Public Sénat le président (Horizons) de la commission, Frédéric Valletoux.
La gauche, de son côté, espère "sortir les dispositions irritantes du texte introduites par le Sénat", a indiqué à l'AFP Jérôme Guedj (PS), citant notamment la deuxième "journée de solidarité" - que même le nouveau rapporteur du texte, Thibault Bazin (LR), souhaite supprimer.
Celui-ci espère "rouvrir le moins de sujets possibles" par rapport aux débats de l'automne car, même si ce "ne sera pas le grand soir", "il vaut mieux un budget que pas de budget" du tout, selon lui.
Après son examen en commission, le texte doit ensuite revenir dans l'hémicycle, à partir du 3 février.
Ne pas "tout bloquer"
En attendant, un obstacle d'importance attend le gouvernement: jeudi, sept sénateurs et sept députés se réuniront en commission mixte paritaire (CMP) pour rechercher un compromis sur le budget 2025 de l'Etat.
Cette CMP, où le socle commun soutenant le gouvernement est majoritaire, pourrait être l'une des dernières occasions d'intégrer des concessions susceptibles de résister à la censure.
L'exécutif en a bien conscience: la version du texte adoptée la semaine dernière par le Sénat doit être adoucie pour devenir un "budget de compromis", a martelé dimanche la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.
Le texte de la chambre haute, qui comprend de multiples coupes budgétaires, a le mérite de "réduire le déficit", a-t-elle salué, mais "il faut qu'on trouve un compromis, car ce budget (...) ne sera pas celui de la droite, ni de la gauche, ni du centre, ce sera le budget du pays", a-t-elle souligné sur BFMTV.
En gage à la gauche, la ministre a plaidé notamment pour que soit inclus dans le texte le maintien des "4.000 postes d'enseignants" que le projet initial devait supprimer.
La version issue de la CMP sera ensuite soumise à l'Assemblée, la semaine du 3 février, vraisemblablement via l'usage du 49-3. Qui devrait donc déclencher une nouvelle motion de censure, déposée par les Insoumis.
D'où les appels du pied de l'exécutif en direction des rangs socialistes, qui ont renoncé mi-janvier à voter une précédente censure, mais sans s'engager pour la suite. "Le compromis n'empêchera pas, évidemment, le PS d'être dans l'opposition", mais "on peut être dans l'opposition sans censurer, sans tout bloquer", a commenté dimanche Mme Montchalin.
Une perspective vivement rejetée par le coordinateur de LFI, Manuel Bompard: si le PS ne vote pas cette censure, a-t-il mis en garde, il changera d'alliance et entrera dans "un soutien sans participation" au gouvernement.
Pour l'heure, les concessions de l'exécutif restent cependant insuffisantes pour les socialistes. "Au moment où nous parlons, la discussion n'est pas achevée, nous continuons à parler avec le gouvernement", a déclaré le premier secrétaire du PS Olivier Faure dimanche soir sur BFMTV. "Le compte n'y est pas", a-t-il ajouté.
De quoi faire dire à un membre du gouvernement que "le PS pousse les feux aussi loin et aussi bruyamment que possible pour pouvoir justifier une différence avec LFI".
Concernant le texte sur la Sécurité sociale (PLFSS), dont une première mouture avait entraîné la chute du gouvernement Barnier début décembre, les discussions reprennent lundi après-midi devant la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, à partir de la version adoptée fin novembre par le Sénat.
Depuis lors, les termes de l'équation ont cependant changé, avec un déficit 2025 de la Sécu désormais anticipé à au moins 23 milliards d'euros, contre 16 milliards évoqués à l'automne.
Un dérapage qui s'explique notamment par l'abandon forcé des mesures d'économie sur les retraites, et par le coût de certaines concessions accordées par le Premier ministre aux socialistes sur le budget des hôpitaux ou sur le taux de remboursement des consultations médicales et des médicaments.
Il faudra "trouver un chemin de passage qui satisfasse une majorité (...) mais pas au prix de l'explosion du déficit", a cependant mis en garde lundi matin sur Public Sénat le président (Horizons) de la commission, Frédéric Valletoux.
La gauche, de son côté, espère "sortir les dispositions irritantes du texte introduites par le Sénat", a indiqué à l'AFP Jérôme Guedj (PS), citant notamment la deuxième "journée de solidarité" - que même le nouveau rapporteur du texte, Thibault Bazin (LR), souhaite supprimer.
Celui-ci espère "rouvrir le moins de sujets possibles" par rapport aux débats de l'automne car, même si ce "ne sera pas le grand soir", "il vaut mieux un budget que pas de budget" du tout, selon lui.
Après son examen en commission, le texte doit ensuite revenir dans l'hémicycle, à partir du 3 février.
Ne pas "tout bloquer"
En attendant, un obstacle d'importance attend le gouvernement: jeudi, sept sénateurs et sept députés se réuniront en commission mixte paritaire (CMP) pour rechercher un compromis sur le budget 2025 de l'Etat.
Cette CMP, où le socle commun soutenant le gouvernement est majoritaire, pourrait être l'une des dernières occasions d'intégrer des concessions susceptibles de résister à la censure.
L'exécutif en a bien conscience: la version du texte adoptée la semaine dernière par le Sénat doit être adoucie pour devenir un "budget de compromis", a martelé dimanche la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.
Le texte de la chambre haute, qui comprend de multiples coupes budgétaires, a le mérite de "réduire le déficit", a-t-elle salué, mais "il faut qu'on trouve un compromis, car ce budget (...) ne sera pas celui de la droite, ni de la gauche, ni du centre, ce sera le budget du pays", a-t-elle souligné sur BFMTV.
En gage à la gauche, la ministre a plaidé notamment pour que soit inclus dans le texte le maintien des "4.000 postes d'enseignants" que le projet initial devait supprimer.
La version issue de la CMP sera ensuite soumise à l'Assemblée, la semaine du 3 février, vraisemblablement via l'usage du 49-3. Qui devrait donc déclencher une nouvelle motion de censure, déposée par les Insoumis.
D'où les appels du pied de l'exécutif en direction des rangs socialistes, qui ont renoncé mi-janvier à voter une précédente censure, mais sans s'engager pour la suite. "Le compromis n'empêchera pas, évidemment, le PS d'être dans l'opposition", mais "on peut être dans l'opposition sans censurer, sans tout bloquer", a commenté dimanche Mme Montchalin.
Une perspective vivement rejetée par le coordinateur de LFI, Manuel Bompard: si le PS ne vote pas cette censure, a-t-il mis en garde, il changera d'alliance et entrera dans "un soutien sans participation" au gouvernement.
Pour l'heure, les concessions de l'exécutif restent cependant insuffisantes pour les socialistes. "Au moment où nous parlons, la discussion n'est pas achevée, nous continuons à parler avec le gouvernement", a déclaré le premier secrétaire du PS Olivier Faure dimanche soir sur BFMTV. "Le compte n'y est pas", a-t-il ajouté.
De quoi faire dire à un membre du gouvernement que "le PS pousse les feux aussi loin et aussi bruyamment que possible pour pouvoir justifier une différence avec LFI".