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Vendée Globe. Porte tempête activée pour Benjamin Dutreux et Clarisse Crémer, village fermé

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La tempête Herminia, qui commence à balayer l’ouest du littoral français, représente une ultime épreuve que certains concurrents du Vendée Globe auraient préféré éviter. Benjamin Dutreux (Guyot Environnement) est attendu cet après-midi aux Sables-d’Olonne, où il devrait pouvoir entrer dans le chenal.

Pour Clarisse Crémer, en revanche, l’arrivée risque d’être plus compliquée. Elle pourrait franchir la ligne d’arrivée avec la porte tempête activée, mise en place par la direction de course. Il est également possible qu’elle soit contrainte de se dérouter vers le port de La Rochelle pour s’abriter, en attendant des conditions plus clémentes pour remonter le chenal.

Sam Davies et Boris Herrmann, quant à eux, ont décidé de temporiser près des Açores dès hier et commencent à refaire route vers les Sables-d’Olonne. Les prochaines heures s’annoncent difficiles, avec des creux de 9 à 10 mètres attendus.

Sam Davies

Rarement l’expression « prendre son mal en patience » n’aura été aussi bien illustrée que par cette fin de Vendée Globe pour « Sam » qui, forcément, en a un peu gros sur la patate ! Vingt-cinq minutes de message vocal cette nuit pour nous dire combien elle a « hâte de nous voir » – et nous donc, madame Davies ! – , encore un nouveau record battu, même si on aurait préféré meilleur contexte pour celui-ci :

C’est pas facile moralement de faire ce que je suis en train de faire. Je regarde les bateaux qui arrivent, c’est très dur… Ça a été très long de prendre cette décision, mais je n’ai pas de regrets, quand je regarde la météo, c’est comme dans les prévisions, donc ce n’est pas comme si ça s’était calmé et que j’aurais pu en fait passer. Ça me rassure sur le fait que j’ai fait le bon choix, il n’y avait pas d’autres moyens pour moi, ça aurait été trop dangereux… C’était dans un sens un soulagement, mais c’était une énorme déception en même temps.

« mardi soir, ça pourrait passer, ça va être sport ! »
La raison parle, mais dans le cœur, ce n’est forcément pas aussi simple. « J’ai du mal à me reposer parce que je cherche toujours le moyen d’y arriver, je n’arrête pas de me poser des questions, c’est stressant… », nous explique la skipper d’Initiatives-Cœur, si perturbée d’être au ralenti après deux mois et demi pied au plancher. « Ça fait hyper bizarre de pouvoir poser un truc et que ça ne tombe pas, de me déplacer sur le bateau sans risquer de me faire mal… Je vais sûrement repartir dans des conditions difficiles, donc je vais avoir besoin de force, je fais de mon mieux pour récupérer physiquement et être capable d’affronter la tempête, et moralement j’essaie de pas trop réfléchir, et j’ai plein de messages qui font du bien ». Car tout le problème désormais est bien là : savoir quand Eole va enfin se détendre pour laisser passer l’infortunée ? Mardi il y a des vagues de 10 mètres dans le golfe de Gascogne, c’est pas possible d’y aller. Mais mardi soir, ça pourrait passer, ça va être sport, mais au cap Finisterre je devrais passer juste quand ça se calme, avec 5-6 mètres de vagues. Ca, c’est la théorie. Ca dépendra de la trajectoire de cette dépression. Donc je ne suis pas à pleine vitesse mais j’approche sur la route pour continuer de surveiller les conditions météo. Si cette fenêtre ne passe pas, c’est vraiment compliqué parce que même les autres bateaux derrière risquent de nous doubler en contournant les Açores…

Un scénario pour lequel Boris Herrmann (Malizia – Seaexplorer, 12e) se prépare aussi, lui qui a vu sa fin de Vendée Globe déjà bien troublée par son avarie de foil, mais reste aussi positif que vindicatif : « J’ai tout ce qu’il faut pour attaquer la dernière épreuve. Il y aura beaucoup de mer et beaucoup de vent, alors on peut se dire pourquoi ne pas attendre 36 heures de plus ? Mais je me méfie si j’attends trop, me retrouver au près, la route est encore longue, s’arrêter là franchement, les fichiers peuvent encore changer et me retrouver avec plus de vent, je n’ai pas trop envie d’attendre. Sam fait la même chose et progresse lentement vers le Nord, on va faire ça ensemble. »