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Le Nord et deux frères en harmonie

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Chaque semaine, Philippe Lacoche nous donne des nouvelles de Picardie…


Amiens.

La ville d’Amiens n’a pas la seule particularité d’être celle de notre bon et bien aimé président Emmanuel Macron, et la capitale du macaron ; elle détient aussi en ses murs l’un des cinémas Pathé qui propose les places les plus chères de France ! « Ce n’est pas le plus cher de France. Les cinémas parisiens sont plus chers et ça semble logique parce que c’est la capitale. Le loyer et le coût de la vie y sont plus importants », déclarait, il y a peu, Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF) à nos confrères de France 3 Hauts-de-France. « Amiens, c’est, en quelque sorte, la capitale de la Somme, donc c’est normal que le loyer soit plus cher là-bas que dans les autres villes. » Bah voyons ! À part que nous, pauvres Amiénois, on n’a rien demandé du tout ; on veut juste tenter de voir un film sans se ruiner la couenne. Face à cette situation inédite et assez déplorable, deux alternatives : fréquenter le ciné Saint-Leu, dans le quartier éponyme, et/ou le ciné Orson-Welles, à la Maison de la culture. (C’est environ la moitié du coût du ticket Pathé-Amiens et les programmations y sont de grande qualité.) Je suis donc allé voir, au ciné Saint-Leu, le film En fanfare, d’Emmanuel Courcol. Je ne l’ai pas regretté. Présenté en avant-première au Festival de Cannes 2024, ce long-métrage est une totale réussite, tissé d’émotion, superbement interprété, délicat et subtil. On serait bien tenté de le qualifier de chef-d’œuvre si ce terme n’était pas, de nos jours, galvaudé. Emmanuel Courcol nous raconte l’histoire de Thibaut Desormeaux (campé par le talentueux Benjamin Lavernhe), chef d’orchestre reconnu internationalement, élevé à Meudon, à qui on diagnostique une leucémie foudroyante ; cette dernière nécessite de toute urgence une greffe de moelle osseuse. Les médecins recherchent un donneur potentiel dans sa famille. À cette occasion, il apprend, grâce aux tests ADN, que ses parents ne sont pas ses parents, et sa sœur, pas sa sœur. En fait, il a été adopté. Il apprend aussi qu’il a un frère biologique, Jimmy Lecocq (interprété par l’émouvant Pierre Lottin), adopté également, qui vit dans la ville de leur mère, dans le Nord. Un espoir pour la greffe. Il rencontre donc son jeune frangin, minuscule employé d’une cantine scolaire, et tromboniste au sein de l’harmonie municipale. Tout les oppose mais la passion de la musique les unit. La vedette de Meudon et le modeste Nordiste se serrent une fraternelle poignée de mains et tentent de tailler la pierre brute de l’injustice sociale. Y parviendront-ils ?

A relire, notre critique du film par Julien San Frax

Suis ressorti de la salle tout bousculé, et, dois-je l’avouer, le regard humide. Certaines scènes sont poignantes. Et la fin est carrément sublime. Ce film est aussi un hymne aux fanfares et harmonies de province, et à ce Nord de la France ici si bien décrit et filmé. Dans cette œuvre, tout sonne juste. J’ai adoré.

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