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Baisse du taux du livret A : la faute a l’épargne administrée

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Le ministre de l’économie et des finances, Éric Lombard, ancien directeur général de la Caisse des dépôts, vient d’annoncer la baisse probable du taux du livret A, actuellement à 3%, autour des 2,5%. Formellement, il attend la proposition du Gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, pour préciser le chiffre, mais la baisse ne fait pas de doutes, selon le ministre… qui sait déjà ce que dira le Gouverneur !  Au-delà des apparences et des affirmations, il y a là une nouvelle mesure arbitraire de l ‘épargne administrée.

La question n’est pas mineure, car le livret A est une forme d’épargne « populaire » appréciée des Français, en raison de sa simplicité et surtout de la non-imposition des intérêts.  Le livret A est donc devenu la forme repréférée d’épargne et draine des sommes considérables (Plus de 400 milliards d’euros). La baisse du taux devrait d’ailleurs s’appliquer aussi à d’autres formes d’épargne administrée, comme le LDDS (Livret de développement durable et solidaire). Certes, dans une lecture superficielle, on pourrait se dire que, comme l’inflation recule, la baisse des taux a une certaine logique : c’est l’argument qu’avance le ministre de l’Economie ; il explique que le nouveau taux sera en toute hypothèse supérieur à l’inflation actuelle. Mais même là on peut observer que certains taux remontent, en raison de l’incertitude budgétaire, des déficits publics et de la dette. Une reprise de la hausse des taux et de l’inflation n’est donc pas à exclure dans la situation actuelle de la France.  Officiellement, le taux du livret A dépend d’une formule purement technocratique, totalement arbitraire et d’ailleurs il arrive que les pouvoirs publics ne respectent pas la formule… qu’ils ont eux-mêmes fixée.

Le fond du problème tient au principe même de l’épargne administrée. Les sommes considérables drainées par le livret A ne servent pas à assurer le financement de l’économie, de la croissance, de l’investissement, dont les besoins sont déterminés par le marché. Ces sommes échappent au marché pour être déposées à la Caisse des dépôts. Celle-ci, organisme public, s’en sert pour financer les priorités déterminées par les pouvoirs publics, à commencer par le logement social.  Baisser le taux du livret A, c’est permettre un financement public du logement à meilleur matché ; augmenter le taux, c’est accroitre le coût du logement social. Il n’est pas très surprenant que le ministre, ancien patron de la Caisse des dépôts, ait arbitré en faveur de la Caisse et, au-delà, du logement social, au détriment des épargnants. Il est vrai que beaucoup de ses prédécesseurs avaient fait de même. On a là un exemple tout à fait emblématique de la bureaucratisation et de la politisation de l’économie française : remplacer la logique du marché, qui fait apparaitre les vrais besoins d l’économie, par l’arbitraire étatique. C‘est la présomption fatale des hommes politiques, qui persiste au-delà des changements de gouvernements.

La vraie réforme consisterait à rendre au marché libre l’épargne des Français.  Les taux seraient de vrais prix, libres, et non de « faux-prix » fixés pat les pouvoirs publics. Et les sommes ainsi collectées iraient aux besoins prioritaires de l’économie, pour financer les investissements dont les entreprises ont besoin pour assurer la croissance et l’emploi. Quant au logement social, l’IREF a publié de nombreuses études à ce sujet, qui montrent que le libre marché assurerait bien mieux cette question que les organismes publics. Hélas, l’heure ne semble pas être venue des réformes libérales dont le pays a besoin ; mais, sans ces réformes, la France va continuer à décliner et à décrocher par rapport aux autres pays.