Electricité : la France évitera-t-elle la surproduction ?
Avec ses 1 600 mégawatts électriques (MWe), l’EPR de Flamanville – enfin connecté au réseau après dix-sept ans de galère – porte la promesse d’une électricité abondante. Mais à force d’investir dans l’énergie, la France frôlera-t-elle un jour l’overdose ? "A terme, le risque de surproduction est réel", alerte le sénateur Ronan Dantec. La faute à une politique énergétique trop floue. "La suppression de l’objectif d’une réduction à 50 % de la part du nucléaire dans le bouquet énergétique français a relancé la guerre entre les partisans de l’atome et les défenseurs des énergies renouvelables. Or chaque camp possède un pouvoir d’influence important.
Parallèlement, le budget de crise remet en cause les principales subventions permettant l’électrification du pays. "Ce ralentissement est totalement contradictoire avec l’augmentation de moyens de production. Le système n’est plus piloté", s’inquiète le sénateur écologiste.
Au niveau européen, les épisodes de surproduction gagnent déjà en fréquence. "Les Espagnols, les Irlandais et les Danois montent en puissance et l’Allemagne ne pourra pas toujours absorber les surplus", prévient Ronan Dantec. La solution ? Investir davantage dans des technologies de stockage de l’électricité et surtout clarifier notre politique nationale. Quelle part pour le nucléaire, quelle part pour le solaire et l’éolien ? Il va falloir trancher. Y compris sur les dossiers impliquant nos partenaires : la France ne peut pas à la fois freiner sur l’interconnexion avec l’Espagne et vouloir exporter un maximum d’électricité. Dans le contexte européen actuel, cette position deviendra vite intenable.