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Plus de 40 000 réfugiés ont quitté la Turquie et la Jordanie pour rentrer en Syrie

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Des dizaines de milliers de Syriens de retour dans leur pays d’origine. La Turquie et la Jordanie ont fait état ces derniers jours du départ de nombreux réfugiés qui avaient fui le régime de Bachar el-Assad. Mardi 24 décembre, Ankara a ainsi estimé que "plus de 25 000 Syriens" avaient quitté ses frontières depuis la chute du dictateur syrien, le 8 décembre dernier. Deux jours plus tard, jeudi 26 décembre, Amman a à son tour fait part du retour chez eux d'"environ 18 000 Syriens" réfugiés dans le pays.

Les deux pays accueillent chacun un important contingent de réfugiés syriens dans la région. La Turquie a toujours sur son sol environ 2,92 millions de Syriens, selon les autorités locales. La Jordanie compte pour sa part quelque 680 000 réfugiés syriens enregistrés auprès du Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), mais les autorités affirment avoir reçu approximativement 1,3 million de déplacés depuis le début de la guerre en Syrie en 2011.

Suspension des demandes d’asile

Après l’annonce de la fin de la dynastie el-Assad début décembre et la fuite de la famille au pouvoir vers la Russie, plusieurs pays ont annoncé suspendre les demandes d’asile des réfugiés syriens. La Norvège, la Suède, le Royaume-Uni ou le Danemark ont notamment pris cette mesure. Bien que Berlin ait également suspendu les demandes d’asile des réfugiés syriens, le chancelier Olaf Scholz a précisé que son pays continuerait d’accueillir certains vivant dans le pays de longue date. "Ceux qui travaillent ici, qui sont bien intégrés, restent les bienvenus en Allemagne. C’est évident", a-t-il souligné le 13 décembre dernier.

En ce qui concerne la France, Paris avait dans un premier temps indiqué "envisager" cette suspension, avant d’entériner cette décision, comme signalé par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau le 18 décembre sur BFMTV. "Imaginez que des bourreaux de Bachar el-Assad veuillent se replier en France et réclament un droit d’asile. Il en est hors de question. L’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) a pris cette décision, comme une douzaine d’autres pays européens, et je pense que c’est important.", avait défendu le ministre.

L'ONU "déconseille" un retour à grande échelle des Syriens dans leur pays

Face à la situation politique incertaine qui demeure à Damas, le potentiel retour en Syrie de centaines de milliers de réfugiés inquiète l'ONU. "Les gens ont le droit de rentrer chez eux […] mais nous déconseillons des retours à grande échelle", a déclaré à l’AFP mi-décembre Amy Pope, qui dirige l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), lors d’une visite au Liban. Selon elle, les infrastructures sur place "ne pourraient pas supporter un tel afflux". La situation politique dans le pays demeure par ailleurs instable, puisque les rebelles islamistes d’Hayat Tahrir Al-Cham (HTC) ne contrôlent qu’une partie du territoire syrien.

Pour certains Etats, comme la Turquie, la chute de Bachar el-Assad est aussi vue comme une opportunité politique. Ankara espère ainsi le retour en Syrie d’importants groupes de réfugiés afin d’atténuer le fort sentiment anti-Syriens prégnant au sein de la population turque. Pour faciliter leur départ, les autorités permettront à un membre de chaque famille de réfugiés de se rendre en Syrie et de revenir à trois reprises au cours du premier semestre 2025 dans le but de préparer leur réinstallation.