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Après la chute de Bachar el-Assad en Syrie, la Russie se tourne vers la Libye

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Dommage collatéral de la chute de Bachar el-Assad en Syrie, son allié russe tente de sauver sa présence militaire au Moyen-Orient. Alors que Moscou avait déployé d’importantes bases navales et aériennes dans le pays, en échange de la protection du dictateur chiite, la Russie est aujourd'hui forcée de revoir ses plans, et pourrait choisir la Libye comme solution de repli.

Le régime de Moscou, qui a déjà évacué des troupes et des armes stationnées depuis plusieurs années en Syrie, serait en train de transférer vers la Libye des systèmes de défense aériens de pointe, indique le Wall Street Journal, de sources américaines et libyennes. On ne sait pas, en revanche, si ces composants sont amenés à rester, ou s’ils doivent être renvoyés en Russie. Vladimir Poutine a également annoncé ce jeudi que l’armée russe avait "sorti 4 000 combattants iraniens" de Syrie lors de son retrait, à la demande de Téhéran.

Porte d’entrée vers l’Afrique

Moscou dispose déjà de positions en Libye, via les relations de la milice Wagner avec le maréchal Haftar, dont l’armée nationale libyenne contrôle l’est du pays. La Libye est en effet en proie à une guerre civile entre diverses factions armées, survenue quelques années après le soulèvement contre Mouammar Kadhafi en 2011. Le groupe Wagner, lui, entretient des accords avec le maréchal, qui a mis à sa disposition certaines de ses installations militaires pour ses opérations en Afrique.

Le maréchal Haftar réclame par ailleurs à la Russie des systèmes de défense aérienne et sa protection contre certains groupes soutenus par la Turquie. Selon le WSJ, Moscou étudierait la possibilité de moderniser le port libyen de Tobrouk, afin d’y accueillir les navires de guerre russes, et négocierait l’utilisation du port de Benghazi.

Conserver une présence dans la région est en effet stratégique pour la Russie, face à la présence des États-Unis et de l’OTAN, qui y disposent de bases militaires et de navires. La base navale de Tartous et l’aérodrome militaire Hmeimim, en Syrie, se sont révélés être des infrastructures clés pour que Moscou puisse projeter son influence au Moyen-Orient, dans le bassin méditerranéen et jusqu’en Afrique.

Négociations avec HTC

Si certains analystes estiment que la Libye ne pourrait remplacer la perte de ses positions en Syrie, Moscou semble en faire, du moins momentanément, une solution d’escale. Plusieurs avions russes se rendant en Afrique sub-saharienne s’y sont déjà arrêtés ces derniers jours, selon le site de suivi des vols Flightradar24 et des images satellites.

Les responsables russes attendraient de voir si le principal groupe rebelle, les brigades Hayat Tahrir Al-Cham (HTC), ayant pris le pouvoir en Syrie, serait ouvert à un accord qui permettrait à la Russie de rester dans certaines de ses bases clés, affirme CNN de sources américaines et occidentales.

De son côté, le président russe Vladimir Poutine a assuré, lors de sa conférence de presse annuelle ce jeudi, que la chute de Bachar el-Assad n’était pas "une défaite" pour la Russie. "Je vous assure que ce n’est pas le cas […] Nous sommes allés en Syrie il y a dix ans pour éviter qu’une enclave terroriste n’y soit créée, comme en Afghanistan. Dans l’ensemble, nous avons atteint notre objectif, a-t-il affirmé, reconnaissant toutefois une situation "difficile".