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Michel Barnier sur la sellette : quelles sont les prochaines étapes ?

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Ambiance de fin de règne au lendemain du déclenchement du 49.3 pour faire adopter le budget de la Sécurité sociale : menacée par une motion de censure, la coalition de Michel Barnier appelle à la responsabilité pour ne pas faire tomber le gouvernement et éviter un "chaos" politique et budgétaire. "C’est le pays qu’on met en danger", s’est inquiété, ce mardi 3 décembre, le ministre de l’Economie Antoine Armand. Baroud d’honneur ou tentative ultime d’éviter la chute ? Ce soir, le locataire de Matignon en sursis sera l’invité des 20H00 de TF1 et France 2, où il répondra aux questions d’Anne-Sophie Lapix et Gilles Bouleau en direct, en attendant une fin de semaine chargée au sommet de l’Etat.

Les motions de censure contre le gouvernement Barnier seront débattues mercredi à 16h00

Le débat suivi d’un vote sur les motions de censure déposées par la gauche et la Rassemblement national contre le gouvernement de Michel Barnier aura lieu mercredi à 16h00, a-t-on appris ce mardi de sources parlementaires. La motion de censure déposée par l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire a toutes les chances d’être adoptée puisque le Rassemblement national (RN) a annoncé la soutenir. Le texte présenté par le parti de Marine Le Pen ne devrait inversement pas être appuyé par le NFP.

Les deux motions de censure sur le budget de la Sécurité sociale seront discutées coup sur coup, en commençant par celle de la gauche qui doit être défendue par Eric Coquerel, président LFI de la commission des Finances. Sauf retournement de situation spectaculaire, elle devrait être adoptée puisque le RN a déclaré qu’il la voterait, et que 325 députés ont signé l’une ou l’autre des deux motions de censure, un nombre bien supérieur aux 288 voix nécessaires. Le premier résultat est attendu vers 20h00, selon plusieurs sources parlementaires. Et après ? En cas de motion de censure, Michel Barnier ne sera plus Premier ministre et gérera uniquement les affaires courantes.

Premier ministre : vers une nomination éclair ?

Selon la Constitution, seul le président français peut nommer le Premier ministre. Et la tâche n’est pas facile. Déjà en juillet 2024, après les résultats des élections législatives anticipées, Emmanuel Macron avait mis plus de 50 jours pour nommer Michel Barnier, le 5 septembre, avec en toile de fond un paysage politique tripartite. À peine trois mois après son arrivée à Matignon, celui que l’on dépeignait comme un médiateur hors pair est assis sur un siège éjectable. Et Emmanuel Macron risque fort de devoir déjà lui chercher un remplaçant. Avec un objectif : qu’il soit adoubé par la majorité de l’Assemblée nationale, plus divisée que jamais avec 182 élus Nouveau Front Populaire, 166 députés Ensemble, 125 au Rassemblement national et 47 au sein de la Droite républicaine.

Et certaines voix appellent à des élections présidentielles anticipées, espérant la démission du chef de l’Etat. "Si le gouvernement de Michel Barnier tombe, je pense que la question qui va être posée, en vérité, c’est celle du départ du président de la République", affirmait Manuel Bompard, coordinateur de LFI et député des Bouches-du-Rhône, dès dimanche sur CNews.

L’Elysée a donc tout intérêt à former un gouvernement rapidement. Selon nos confrères du Monde, Sébastien Lecornu, discret ministre de la Défense, ferait partie des noms cités pour sa bonne réputation auprès des élus du RN. Mais ce choix risquerait d’éloigner le chef de l’Etat de la frange la plus "à gauche" de la Macronie. Une autre option stratégique consisterait à nommer le président du MoDem, François Bayrou. "Evidemment que François Bayrou est dans cette disposition d’esprit mais ce n’est pas qu’une question d’homme", a souligné, ce mardi 3 décembre sur France Inter, le chef de file des députés Modem Marc Fesneau. Enfin à gauche, Lucie Castets reste à ce jour la candidate officielle du NFP, coalition qui est arrivée en tête lors des dernières élections législatives, bien que son nom soit exclut de l’équation présidentielle.

Quid des autres textes budgétaires ?

Avant d’entamer des discussions capitales, l’Assemblée nationale a prévu à ce stade d’étudier mercredi à 15h00 le projet de loi de fin gestion, un autre texte d’ordre financier qui permet de fixer d’ultimes ajustements budgétaires à réaliser en fin d’année, et qui pourrait être définitivement adopté in extremis avant la censure. Rejeté à l'Assemblée, adopté au Sénat, le texte a fait l'objet d'un accord ce mardi lors d'une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sept députés et sept sénateurs. Selon plusieurs sources parlementaires, les députés du Rassemblement national se sont abstenus en CMP, ce qui présagerait d'une adoption définitive sans 49.3 si le groupe s'abstient aussi mercredi dans l'hémicycle, à quelques minutes de l'examen des motions de censure visant le budget de la Sécu. Pour l’instant en revanche, aucune configuration ne semble promettre une majorité pour faire passer un budget pour 2025.