Les voiliers de voyage : 9 chantiers de référence !
Il y a des chantiers spécialisés dans les bateaux de voyage, mais ceux qui partent n’en sont pas tous issus, loin de là… Alors au fond, qu’ont-ils de plus, ces voiliers estampillés grande croisière ? (Archives Voile Magazine Mars 2024)
panoramique. © F Van Malleghem[/caption] Yves Roucher, fondateur du chantier sablais Alubat au début des années soixante-dix, a eu l’idée d’une gamme de dériveurs intégraux en aluminium pour un programme de grande croisière après avoir construit, d’après un certain Vodka, petit croiseur en contreplaqué, un croiseur en aluminium qui deviendra l’Ovni 25, premier du nom. [caption id="attachment_191457" align="aligncenter" width="500"] Le carré surélevé de l’Ovni 370 avec sa vue sur mer. © DR[/caption] Le succès retentissant des Ovni ouvrit la voie à un nouveau marché, mais le chantier faillit disparaître au début des années 2000. Relancé par des dirigeants inspirés et notamment par Christian Picard qui renouvela le concept en y ajoutant le rouf panoramique, Alubat a été récemment repris par une partie de ses salariés emmenés par leur patron Luc Jurien. Leurs atouts : le savoir-faire du chantier qui a construit 1 600 Ovni depuis sa création, combinée à la créativité de l’équipe actuelle. Notre préféré : l’Ovni 370, sans doute le plus abouti des Ovni nouvelle génération à rouf panoramique. Nos tests à lire et relire : Ovni 430, Ovni 370 mais aussi l'Ovni 385 en occasion
Sommaire :
- Alubat, nouvelle gamme
- Allures, l'alu autrement
- Boréal, les puristes
- Bord à Bord à la relance
- Garcia, ou les hautes latitudes
- KM, une alternative
- Meta, canal historique
- Outremer, vite et loin !
- RM, une autre approche
De l'aluminium ... et du bois
A La Rochelle, le concept RM développé par Yes, Sysba, puis Fora Marine et enfin RM Yachts, propose des baroudeurs étonnamment performants en contreplaqué époxy, les RM. Car grâce à Marc Lombard, les biquilles ne sont plus des caravanes mais des bateaux marins et véloces. De toute façon, la grande croisière est devenue si populaire qu’il n’est plus question de se limiter aux voyageurs de métier, et des Tobago Cayes aux pontons d’Horta, des dizaines de croiseurs de grande production se lancent sur le tour de l’Atlantique, moyennant une préparation plus poussée. Ce qui nous conduit naturellement à nous interroger à ce qui caractérise un bateau dit « de voyage ». Doit-il être conçu comme tel ou peut-il le devenir ? Qu’est-ce qui justifie son cahier des charges ?Des carènes pour l'aventure
En théorie, le cahier des charges d’une carène de grande croisière a de vraies particularités. On n’a pas forcément besoin d’une bête de près, car en voyage on s’arrange généralement pour favoriser les allures portantes, ou on tolère un près océanique. Plutôt que de serrer le vent, on garde suffisamment de puissance pour passer dans la mer. Mais dans ces conditions, pas question de supporter une étrave trop plate qui tape dans le clapot : le confort à la mer est essentiel, on n’est pas là pour se faire mal. On veut des lignes douces et une certaine tolérance, notamment en termes de stabilité. [caption id="attachment_191450" align="aligncenter" width="500"] Bestevaer 36, le plus chic des baroudeurs. © FX De Crécy[/caption] On se méfie néanmoins des carènes trop larges, qui supportent mal la charge et tendent à dégrader leurs performances quand les coffres sont pleins à craquer de matériel et d’outillage… C’est le théorème cher à Jean-Pierre Brouns : plus la carène est creuse, mieux elle supporte la charge. Le bateau s’enfonce mais ses lignes d’eau restent sensiblement les mêmes. Notez que tous les bateaux de voyage n’observent pas cette règle, loin de là. Raison pour laquelle il faut veiller à ne pas les surcharger, ce qui n’est pas toujours facile en grande croisière.Forcement robustes
Un bateau qui enchaîne les traversées océaniques et passe 90 % du temps restant dans des mouillages plus ou moins bien abrités encaisse forcément des contraintes mécaniques sans commune mesure avec un bateau de vacances. Le bateau de voyage subit toute l’année ce que d’autres supportent deux semaines par an : les manoeuvres douteuses au moteur, les apéros à couple, les affalages de spi en catastrophe à l’approche du grain, etc. [caption id="attachment_191448" align="aligncenter" width="500"] L’Exploration 52, prêt pour l’aventure ! © FX De Crécy[/caption] En un mot comme en cent, il faut du costaud. On a vu des bateaux de grande série utilisés intensément en grande croisière qui rentraient rincés de leur année sabbatique… Donc, faute d’un bateau conçu et structuré pour la grande croisière, il faut au moins viser un chantier plutôt haut de gamme, ou des millésimes connus pour leur robustesse. Et ne pas hésiter, le cas échéant, à faire renforcer ce qui doit l’être (épontilles, stratification des varangues ou des cloisons).C’est quoi, l'autonomie technique ?
L’autonomie, c’est un peu la base en grande croisière : on vogue parfois loin des pompes à gasoil et des points d’eau, et aussi des mécaniciens. Ça passe donc en premier lieu par des réservoirs conséquents, voire un dessalinisateur très fiable. La fiabilité est de toute façon une exigence constante, on s’en doute. Mais elle n’est jamais parfaite, et faute d’être éternels, les organes techniques doivent être réparables, c’est-à-dire accessibles (les constructeurs spécialisés comme Garcia, RM ou Alubat ont fait beaucoup d’efforts sur l’accessibilité de la plomberie et de l’électricité) et pas trop complexes. [caption id="attachment_191451" align="aligncenter" width="500"] L’Iroise 48, un biquille véloce. © F. Van Malleghem[/caption] L’équipage doit connaître les équipements qu’ils utilisent et au moins le B-A BA de leur fonctionnement. Il doit aussi être en mesure de faire un diagnostic et de trouver des pièces de rechange un peu partout sur la route. L’existence d’un établi, éventuellement équipé d’un étau, est aussi un gage d’autonomie technique, à condition d’avoir aussi l’outillage qui va avec.La vie à bord
On l’a dit, les bateaux de voyage ne sont pas des bateaux de vacances : l’équipage vit à bord 7 jours sur 7 et 24 heures dur 24 ! Les exigences de confort peuvent donc légitimement être plus élevées que sur un croiseur basique. Quand on choisit un bateau pour partir, on est généralement attentif à la hauteur sous barrots rapportée à la taille du plus grand de l’équipage, par exemple. La notion de confort à la mer, comme on l’a vu au sujet des carènes, est également essentielle. Mais la vie à bord, ce sont aussi les rangements. [caption id="attachment_191452" align="aligncenter" width="500"] Le Boréal 44.2 nouvelle génération, même embryon de quille © FX De Crécy[/caption] Hyper important : ils doivent être suffisants en volume global, mais aussi pertinents dans leur répartition et pratiques dans leur ergonomie. Le maître en la matière reste Philippe Harlé : il suffit de passer 20 minutes à bord d’un Sun Fizz pour en prendre pleinement conscience. Notez que les rangements peuvent se créer (les fameux filets à fruits et légumes) ou s’améliorer (les caisses en plastique), mais c’est encore mieux quand c’est pensé dès le début.Retour au sommaire
Alubat, nouvelle gamme
[caption id="attachment_191449" align="aligncenter" width="500"] L’Ovni 370 et son roufpanoramique. © F Van Malleghem[/caption] Yves Roucher, fondateur du chantier sablais Alubat au début des années soixante-dix, a eu l’idée d’une gamme de dériveurs intégraux en aluminium pour un programme de grande croisière après avoir construit, d’après un certain Vodka, petit croiseur en contreplaqué, un croiseur en aluminium qui deviendra l’Ovni 25, premier du nom. [caption id="attachment_191457" align="aligncenter" width="500"] Le carré surélevé de l’Ovni 370 avec sa vue sur mer. © DR[/caption] Le succès retentissant des Ovni ouvrit la voie à un nouveau marché, mais le chantier faillit disparaître au début des années 2000. Relancé par des dirigeants inspirés et notamment par Christian Picard qui renouvela le concept en y ajoutant le rouf panoramique, Alubat a été récemment repris par une partie de ses salariés emmenés par leur patron Luc Jurien. Leurs atouts : le savoir-faire du chantier qui a construit 1 600 Ovni depuis sa création, combinée à la créativité de l’équipe actuelle. Notre préféré : l’Ovni 370, sans doute le plus abouti des Ovni nouvelle génération à rouf panoramique. Nos tests à lire et relire : Ovni 430, Ovni 370 mais aussi l'Ovni 385 en occasion