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Mandat de la CPI contre Benjamin Netanyahou, des réactions variables dans la classe politique française

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«La France appliquera et elle l'avait déjà annoncé par la bouche de monsieur Séjourné, elle appliquera bien évidement la décision de justice». L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin s’est montré formel sur l’application par Paris du mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) sur le plateau de LCI jeudi 21 novembre, quelques heures après son annonce par la juridiction internationale.

La CPI accuse le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et l'ancien ministre de la Défense Yoav Galant de «crimes de guerre et de crimes contre l’humanité» commis entre le 8 octobre 2023 au moins et le 20 mai 2024 au moins. Dans le même temps le tribunal basé à La Haye a émis un mandat d'arrêt contre Mohammed Diab Ibrahim al-Masri, chef militaire du Hamas malgré les affirmations israéliennes selon lesquelles il a été tué à Gaza.

L’émission de ce mandat d’arrêt a été largement saluée à gauche tandis que les déclarations se sont faites plus rares et plus discrètes à droite et au centre. 

La gauche Insoumise se félicite du mandat d’arrêt

«Yaël Braun-Pivet restera celle qui a engagé de façon irresponsable la représentation nationale dans un soutien inconditionnel au régime israélien, aujourd’hui visé par des mandats d’arrêt de la CPI». L’eurodéputé Insoumise (LFI) Rima Hassan a brocardé la présidente de l’Assemblée nationale sur le réseau social X, soulignant que cette dernière s’était rendu en Israël auprès de Benjamin Netanyahou en compagnie de députés français.  

Nathalie Oziol, député LFI de Montpellier, a affirmé sur le même réseau social: «La France doit faire respecter le droit international». 

Le politologue de gauche Thomas Guénolé, un temps proche de LFI, s’est exprimé au micro de Sud Radio, déclarant : «J'ai des origines ashkénazes par ma mère. Et je pense que c'est important que quelqu'un qui a mon background le dise : Benjamin Netanyahou est un criminel de guerre. Il doit être jugé par la Cour pénale internationale».

La secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier a également salué cette décision, tout comme le secrétaire général du Parti communiste Fabien Roussel qui a qualifié le chef de gouvernement de «criminel».

Pour le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, «cette décision doit conduire les pays occidentaux à interrompre immédiatement toute livraison d’armes qui servent à Gaza».

Au centre et à droite, entre discrétion et critique de la CPI

Plusieurs personnalités de droite, qui soutiennent habituellement le chef du gouvernement israélien, ne se sont pas exprimées sur le sujet, à l’image de Yaël Braun-Pivet. Éric Ciotti, soutien systématique de Tel Aviv et qui était du déplacement avec Yaël Braun-Pivet en octobre 2023, n’avait toujours pas réagi non plus vendredi matin.

Le député Les Républicains (LR) Philippe Juvin a indirectement attaqué la décision de la CPI, s’interrogeant sur Sud Radio : «La CPI ne pourrait-elle pas s'intéresser aussi aux régimes dans lesquels on arrête les écrivains et les journalistes ? Il y a un deux poids, deux mesures».

Le seul soutien déclaré de Netanyahou dans la classe politique française est un ancien Premier ministre de gauche, Manuel Valls, qui s'est exprimé au micro de LCI sur l'arrestation éventuelle de Benjamin Netanyahou si celui-ci venait sur le sol français : «Si j’étais Premier ministre je vous dirais non».

La décision d’arrêter ou non, et donc de respecter ou non le mandat de la CPI, reviendra aux autorités françaises et la décision de la juridiction internationale pourrait contraindre le Premier ministre israélien à faire beaucoup moins de déplacements. En Occident, le Canada a déjà annoncé via son Premier ministre Justin Trudeau qu’il appliquerait le mandat d’arrêt contre Benjamin Netanyahou.