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Les ménages modestes davantage affectés par l'arrêt des mesures de soutien au pouvoir d'achat, indique l'Insee

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L'année 2023 marque "la fin d'un cycle initié depuis la crise sanitaire avec à plusieurs reprises des aides exceptionnelles qui ont joué un rôle très important sur le niveau de vie des plus modestes", mais qui ne sont pas reconduites en 2023, a relevé Sylvie Le Minez, responsable des études démographiques et sociales à l'Insee lors d'un point presse jeudi.

Parmi les mesures non reconduites: l'indemnité inflation, la prime exceptionnelle de rentrée, les bonus du chèque énergie de 100 ou 200 euros versés en 2022, ou encore la revalorisation anticipée de 4 % de certaines prestations, bourses et minima sociaux.

De manière générale, la situation se traduit par un revenu disponible en baisse pour "environ 19 millions de ménages, soit les deux tiers de l'ensemble", note l'Insee, qui précise qu'il a toutefois augmenté pour 5,7 millions de ménages.

La perte moyenne de niveau de vie par personne s'élève à 50 euros par an, mais elle est plus lourde pour les 10% les plus modestes avec une perte de niveau de vie de 290 euros en moyenne par personne et par an selon l'Insee, principalement en raison de la fin des mesures de soutien au pouvoir d'achat.

Par exemple, la non-reconduction du chèque énergie a entraîné une perte moyenne de 150 euros de revenus disponibles annuel pour 8,3 millions de ménages, estime l'Insee, mais pour les 30% des personnes les plus aisées en revanche, les mesures sociales et fiscales de 2023 sont plutôt bénéfiques et entraînent une augmentation moyenne du niveau de vie de 170 euros, peut-on lire.

Pour les 10% des ménages les plus aisés, le bénéfice est plus marqué encore, avec 280 euros supplémentaires par an, principalement en raison de la "suppression totale de la taxe d'habitation sur la résidence principale", détaille l'Insee.

Un constat similaire si l'on se penche sur les conséquences de l'inflation sur les dépenses des ménages.

Elle s'établissait à 5,2% en 2022 et à 4,9% en 2023 en France, et a entraîné des surcoûts, estime l'Insee, qui pose l'hypothèse selon laquelle la structure de la consommation des ménages est demeurée inchangée en dépit du contexte d'inflation entre 2022 et 2023.

Selon l'Insee, la hausse des prix a représenté une perte moyenne de 1.230 euros par an et par personne. Mais là encore, les conséquences varient selon le niveau de vie des ménages qui ne compensent pas tous le choc inflationniste également, en dépit d'une hausse du niveau de vie moyen.

Cette hausse du niveau de vie a permis aux 20% des ménages les plus aisés de compenser largement les surcoûts liés à l'inflation alors que pour les 20% des ménages les plus modestes, la hausse du niveau de vie n'a permis de prendre en charge que la moitié de ces dépenses supplémentaires, explique l'Insee.