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Face à une crise du logement qui leur explose au visage, les maires en attente de solutions

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"La crise du logement touche tous les segments" et cela bloque les "parcours résidentiels", a averti le maire de Chambéry Thierry Repentin mercredi au Congrès des maires, organisé par l'Association des maires de France (AMF), dont il co-préside le groupe de travail Logement-Habitat-Hébergement.

"Sujet majeur" pour les édiles, le logement connaît aujourd'hui une grave crise, autant dans le parc de résidences sociales, sous-dimensionné pour répondre aux millions de demandes, que dans le marché locatif privé ou pour permettre aux ménages d'accéder à la propriété.

Les enjeux sont grands car les problèmes de logements sont le "terreau d'une colère locale très forte" selon Charlotte Libert, co-présidente du groupe de travail Logement-Habitat-Hébergement et maire de Vincennes.

"Je suis confronté à des actes de violence de plus en plus fréquents", témoigne de son côté Norbert Samama, maire du Pouliguen, station balnéaire de Loire-Atlantique située au sud de Guérande.

"Il y a des individus qui ont déchiré et m'ont jeté leur carte d'électeur en me disant +je pars parce qu'il n'y a rien pour se loger dans la commune+. Je suis en situation de crise sociale, de bombe sociale", alerte-t-il, démuni face à des "jeunes actifs qui dorment dans leur voiture".

"Le premier sujet qui explose à la figure des élus, c'est le logement", en métropole comme en outre-mer, confirme Valérie Létard, la ministre du Logement et de la Rénovation urbaine.

"Aujourd'hui quand on rentre dans un logement social, on n'en sort plus" rapporte Serge Hoareau, maire de Petite-Ile, une commune de la Réunion.

Sur son territoire, "le problème du logement est exacerbé car sur une île, si nous ne trouvons pas de logement à la Réunion, on ne peut pas se déporter vers le département voisin" et, de plus, "les bailleurs privés préfèrent faire de la location saisonnière".

Autre commune ultra-marine, Fort-de-France, le chef-lieu de Martinique, souffre d'une "inadéquation totale des logements à la réalité, notamment pour les personnes âgées ou les jeunes", et d'une "grande vacance" des logements dans certains quartiers, selon son maire Didier Laguerre.
"Dégripper" le secteur
Pour mieux répondre aux besoins de leurs administrés, les édiles veulent des "outils pour organiser les parcours résidentiels" et les adapter à leur territoires et "plus de souplesse et d'agilité".

Thierry Repentin souhaite aussi des "outils pour gérer le foncier" et propose de pouvoir "encadrer les prix du foncier pour produire des logements". Il demande des solutions pour "remettre sur le marché les 10% de logements vacants".

Face à une crise du logement qu'elle juge "massive", Valérie Létard appelle les élus à travailler "main dans la main" pour "co-construire" des solutions avec les parlementaires.

Elle rappelle les "mesures concrètes pour dégripper" le secteur et aider à la création de logements, en cours de discussion avec les parlementaires : généralisation du prêt à taux zéro, réduction d'un prélèvement de l'Etat sur les revenus des bailleurs sociaux et projet de loi sur la transformation des bureaux vacants en logements, ainsi qu'un amendement pour inciter les donations familiales en vue de l'achat d'une résidence principale.

Des "petites choses qui dégrippent des maillons, mais ça ne suffira pas à être au niveau de l'ambition de 450.000 nouveaux logements par an", estime Thierry Repentin, qui veut "retrouver une dynamique de construction de logements neufs".

D'autres "chantiers" de plus long terme sont sur la table de la ministre : le "statut du bailleur privé", la "simplification des procédures en matière d'urbanisme et d'habitat", ou encore le soutien aux bailleurs sociaux.

Concernant les bailleurs privés, Valérie Létard réfléchit à des mesures pour "faire en sorte que l'investissement dans la pierre ne soit pas confiscatoire", et sur "comment redonner de la respiration aux investisseurs privés sans tomber dans la démesure".