Quand de jeunes sanflorains livrent gratuitement les courses en centre-ville

« Ouh là, c’est lourd. On peut porter le sac à plusieurs ? » Pour des étudiants dans la force de l’âge, il faut s’y prendre à deux pour amener le cabas depuis la rue Marchande jusqu’à la rue du Breuil, première livraison de cette matinée accueillie d’un grand sourire. C’est dire si, pour une personne âgée, trouver des porteurs est un soulagement.

Deuxième année

Ce service, tous les Sanflorains du centre ancien de la ville haute peuvent en profiter, chaque mardi. Grâce à un partenariat noué entre le lycée Saint-Vincent la Présentation et le Casino de la rue Marchande, qui implique les étudiants en première année de CAP services aux personnes et vente en milieu rural.« C’est la deuxième année qu’on travaille ensemble, et l’an passé il n’y avait eu aucun problème, il faut le souligner, détaille Faustine Laude, qui encadre le projet avec leur professeur principal, Olivier Renaudin. On a gardé le même principe. Les élèves viennent récupérer les commandes au Casino, et les distribuent aux clients. Qui doivent les avoir prépayées, car ils ne peuvent manipuler d’argent, et les chèques ne sont plus acceptés. On accepte juste les pourboires, parce que certains tiennent absolument à en donner, c’est impossible de refuser. Alors on les met dans une cagnotte qui servira pour leurs voyages. Il faut aussi que ce soit dans le centre ancien, car ils ne sont pas véhiculés. »

A Saint-Flour, les élèves du lycée Saint-Vincent livrent les courses

Partenariat

Un service gratuit, qui bénéficie au commerce, aux habitants isolés comme aux élèves. « Cela leur permet, reprend l’enseignante, d’être valorisés, et de toucher concrètement au commerce. Le seul souci, c’est qu’au bout d’un an, le service a du mal à prendre. On a trois clients réguliers, alors que je suis sûre qu’on pourrait en avoir beaucoup plus. » Du coup, pour se faire connaître, les élèves ont aussi créé des flyers, de A à Z. « On a organisé un concours entre eux pour en concevoir un, reporté par Chloé et Romane. Ensuite, ils se sont occupés de faire faire des devis, et bientôt, ils vont les distribuer. Comme ça, ils travaillent aussi sur la communication. Ils en ont aussi fait sur les réseaux sociaux. »Et le partenariat avec le casino ne s’arrête pas là. 

Ils nous aident vraiment. On n'a pas de magasin pédagogique pour les élèves, alors il leur arrive de nous prêter le leur pour qu’on y organise des examens. C’est vraiment un plus pour les élèves. 

Qui, de la livraison à la communication, exercent en conditions réelles ce qui sera peut-être leur métier demain.

Yann Bayssat