Pas très nettes
C’est le problème avec ces formules de marketing politique : à un moment, ça fait pschitt. Et pire encore, dans l’esprit de ceux qui sont censés les trouver géniales, c’est contre-productif. Prenons l’exemple de l’opération « Place nette XXL », un projet aussi fédérateur qu’indispensable, lancé à grand renfort de com’ fin 2023 par Beauvau. Près d’un an plus tard, où en sommes-nous ? Une avalanche de bilans chiffrés illustrés par des Himalaya de pains de « shit » dispensés à une régularité quasi métronomique. Et ? Une épidémie galopante de morts violentes sur tout le territoire, bien au-delà de la marseillaise Castellane. L’image qui viendrait, s’il n’était question de vies gâchées, y compris pour les vivants, serait celle d’une ruche dans laquelle on a mis un coup de pied ; de ces essaims qui s’affolent avant de regagner les alvéoles. Il faut du temps pour que les places pas très nettes le deviennent. Une volonté autre que martiale et des moyens humains. Il faut du fond et du long terme. Pas la peine de mépriser les Mexicains pour dire que la situation et grave. Et qu’à ce jour, comme eux, nous n’avons pas trouvé de solution pérenne.
l’éditorial
Sophie Leclanché