Hypnose, acupuncture, auriculothérapie... Est-ce bien efficace pour arrêter de fumer ?
Hypnose, acupuncture, auriculothérapie, mais aussi aromathérapie… Depuis de nombreuses années, les méthodes dites « alternatives » pour arrêter de fumer se multiplient à vue d’œil. Nous avons demandé un avis scientifique au professeur Georges Brousse, chef du service d’addictologie au CHU de Clermont-Ferrand.
Mois sans tabac. Toutes les infos sur tabac-info-service.com. Le 39 89, service téléphonique gratuit d’accompagnement avec des tabacologues.
Ce dernier explique comment ces méthodes peuvent être bénéfiques en complément des traitements classiques, sans pour autant offrir de solution miracle.
« Pas de solution miracle »« Moi, ce que je dis à mes patients, c’est qu’il faut être réaliste et pragmatique : ce qui ne nuit pas peut être efficace », pose-t-il d’emblée. Mais il prévient : « Il n’existe pas de solution miracle. Les gens peuvent essayer, mais cela ne doit pas nuire à leur santé ni les mettre en difficulté. » Il évoque notamment l’aspect financier de certaines thérapies, qui pourraient s’avérer inefficaces.
« Mais cela peut marcher, précise le professeur.
« Dans notre service, nous avons une hypnothérapeute et nous associons le patch à des thérapies d’accompagnement par l’hypnose. Il faut combiner différentes approches. »
Le spécialiste admet ne pas bien connaître « l’auriculothérapie », qui, comme l’indique Tabac info service sur son site internet, est « inspirée de l’acupuncture, mais se concentre uniquement sur l’oreille ». « Je connais des collègues qui en ont fait et ils ont des patients qui ont arrêté grâce à ça, concède-t-il. Est-ce qu’ils auraient arrêté sans cela?? Je n’en sais rien. »
Erwan Rousseau
Le CHU de Clermont-Ferrand, pour un « lieu de santé sans tabac »Le CHU de Clermont-Ferrand a officialisé son engagement en signant aujourd’hui une charte pour devenir un « lieu de santé sans tabac ».
L’établissement ambitionne de créer un « environnement de soins exemplaire » en matière de prévention des addictions.
Le projet repose sur trois axes : « création d’espaces sans tabac, soutien des professionnels fumeurs et accompagnement des patients ». Avec ces priorités, le CHU entend « favoriser un quotidien sans tabac, tant pour les usagers que pour les professionnels ».
« Bien que nous ne puissions imposer l’arrêt du tabac à chacun, notre rôle est de créer un environnement qui favorise la réflexion et encourage le respect mutuel entre fumeurs et non-fumeurs », explique Valérie Durand Roche, directrice générale.
« Grâce aux dispositifs que nous mettons en place, nous offrons des opportunités concrètes pour entamer un parcours de sevrage et accompagner ceux qui souhaitent arrêter. »
Avec cette charte, le CHU espère « contribuer activement à un avenir sans tabac » et « faire des établissements de santé des lieux exemplaires » en matière de promotion de la santé.
E.R.