Ligue 2 : en s'imposant à Laval, le Clermont Foot a décroché une victoire ô combien importante pour la suite

Les fantômes n’ont pas fait peur aux Clermontois même si la Ligue 2 n’est décidément pas réactive. Pour preuve, ce mardi soir à Laval, c’est encore le nom de Sébastien Bichard qui était inscrit au bas de la feuille de match officielle. Mais au terme d’une partie qui a montré combien ce groupe avait envie de tourner la page, le Clermont Foot s’est imposé grâce à une seconde période qui pose quelques bases pour la suite.

Un succès bâti après la pause donc, et qui tombe d’autant plus à pic que derrière, hormis ce faible Martigues qui a pourtant précipité les événements de la semaine à Clermont et qui a été méchamment corrigé par Caen (0-3), tous les autres protagonistes du bas de tableau (Caen, Troyes, Red Star) l’ont emporté ce mardi soir.

Cette victoire, au-delà d’éviter l’avant-dernière place et même au contraire d’en gagner deux (12e, 12 points) ne règle évidemment pas tout, surtout au regard de la première période. Laquelle, en dehors de cinq grosses minutes de pressing plutôt réussies après le premier but mayennais, a offert le visage d’une équipe encore fébrile.

« C’est vrai, mais ce n’était pas évident, avec peut-être ce qui s’est passé ces derniers jours », confiait un Emmanuel Gas toujours aussi peu disert, mais tellement heureux de cette issue.

« Je laisse la place propre avec ces trois points. C’est une satisfaction et un soulagement pour moi. Bonne chance au nouveau coach qui va arriver ! »

Modeste, il n’ira donc pas jusqu’à dire que Clermont a gagné car Gas remplace ou qu’il a trouvé les forces nécessaires pour l’emporter car Gas répare. Non, il sait bien en son for intérieur que ce sursaut est d’abord venu du groupe. D’un ensemble qui ne voulait plus avancer avec Bichard et qui devra, après ce réflexe de survie, répondre maintenant aux exigences qui devraient en principe échouer à Laurent Batlles. Et même si pour Gas, ce ne sera qu’un one shot sur le banc comme numéro un, il ne dit toutefois pas non pour faire partie de l’aventure. « On verra. »

Ce mardi soir, à chaud, il cherchait d’abord à savoir si l’avion du retour pourrait décoller, le brouillard s’étant posé autant sur Clermont que sur Lyon. Sur le terrain, l’équipe emmenée par Gastien l’a en revanche un tantinet dissipé. Avec, c’est vrai, un brin de chance sur le but de l’égalisation quand le portier lavallois s’est mélangé les crayons avec un partenaire pour permettre au capitaine auvergnat de recoller (1-1, 68e).

Un état d'esprit d'équipe retrouvé

Un but qui ne suffisait pas aux Clermontois, désireux de remettre au plus vite le ballon au milieu du terrain… Un état d’esprit jamais vu jusque-là. « C’est un ouf de soulagement, confiait d’ailleurs Gastien. Cela nous offre un petit bol d’air même s’il faudra remettre cela vendredi (avec la réception de Lorient, NDLR). Mais je nous ai trouvés plus cohérent dans le jeu ».

Cela s’est vu après le but lavallois, comme si la peur du vide avait poussé l’équipe à se dépoiler enfin à l’unisson. Alors oui, il reste du boulot. Diedhiou a perdu trop de ballons. Saivet n’en a pas assez distribué. Mais on n’avait encore jamais vu Bassouamina se démener de la sorte. D’autres ont aussi mouillé la chemise. Il leur reste 23 matchs pour remettre le couvert.

Valéry Lefort