Pourquoi Eddie Jones et la sélection du Japon vont passer cinq jours à Brive ?
Si l’équipe de rugby du Japon et son sélectionneur Eddie Jones vont poser leurs valises à Brive à partir de ce mercredi et jusqu’à dimanche, ce n’est pas seulement parce que l’entraîneur des Brave Blossom cherchait une vraie terre de rugby pour préparer son match face au XV de France le 9 novembre.
C’est aussi parce qu’Eddie Jones entretient une relation particulière avec le manager sportif de Brive, Pierre-Henry Broncan. Les deux techniciens se sont rencontrés lorsque le Gersois entraînait le club de Bath et que l’Australien était aux commandes du XV de la Rose.
« C’était en 2018. Il tournait dans les clubs anglais de première division. J’avais huit internationaux anglais. Il savait que j’étais français et il a voulu échanger. On a déjeuné ensemble dans un restaurant de campagne. On a parlé de rugby en général et ça a duré un peu. Depuis lors, on a gardé le contact », se souvient le technicien briviste.
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Dans la foulée ou presque de cette première rencontre, Broncan a été invité au camp d’entraînement des Anglais, à Bristol. « Cela m’a permis de voir comment il travaillait. Steve Borthwick, l’actuel entraîneur de l’équipe d’Angleterre, était son adjoint. C’était intéressant. »
« Eddie est un passionné. Il ne vit que pour ça. Il a dédié sa vie au rugby »Broncan et Jones ont un point commun. De penser, de respirer rugby du matin au soir et du soir au matin. « Eddie, c’est un passionné. Il ne vit que pour ça. Il a dédié sa vie au rugby. Il ne dort pas, il n’a pas de vacances. Il est toujours en recherche de la performance. Il est aussi très ouvert sur les autres pratiques sportives. Il est allé rencontrer Pep Guardiola au Bayern Munich, il est allé souvent aux États-Unis rencontrer les entraîneurs de foot US et de basket, sans oublier ceux de rugby à XIII en Australie. C’est quelqu’un qui pourrait basculer sur le XIII à haut niveau. »Eddie Jones était déjà venu à Brive en août 2017. Il avait assisté aux entraînements du CA Brive durant deux jours.
Pierre-Henry Broncan se souvient comme si c’était hier des premiers camps d’entraînements à la mode Jones. « C’était impressionnant. L’organisation matérielle, le côté un peu militaire aussi. Le père d’Eddie est un ancien militaire. »
Le manager briviste en a eu la confirmation à l’occasion de la dernière Coupe du monde. Passé entraîneur de l’Australie, Eddie Jones a fait appel à lui pour préparer le jeu d’avants.
« C’était beaucoup de préparation en amont. Beaucoup de retours. Un Américain est intervenu pour tout ce qui était préparation de réunion, de vidéo, de participation des joueurs aux entraînements. Eddie Jones a toujours fait venir des formateurs pour ses entraîneurs et les timings des entraînements ont toujours été très serrés avec lui. »
Eddie Jones a-t-il des défauts aux yeux de son ami Pierre-Henry Broncan ? « Sur le rugby, il n’en a pas trop. Avec les joueurs, il a de très bonnes relations. Autant, il peut mettre beaucoup de pression sur le staff, autant, il est très bien avec les joueurs. Mais tout le monde ne peut pas travailler avec lui tant il est très demandeur et très exigeant. Il met beaucoup de pression sur le contenu, sur le détail. En ce qui me concerne, cela a été un plaisir de travailler avec lui. »
Les deux techniciens échangent d’ailleurs quasi quotidiennement « par visio, par message. Il regarde nos matches, les vidéos de nos entraînements. Je regarde un peu plus le Japon. Il connaît bien Courtney. Je pense qu’il est content de venir à Brive. » Le contraire serait étonnant.
Pascal Goumy