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Октябрь
2024

Depuis 20 ans, il effectue une tournée de 100 km pour livrer le journal aux abonnés en Haute-Loire

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Il connaît sa tournée par cœur, de Jabier (à Saint-Christophe-sur-Dolaizon) à Cayres en passant par Séneujols, Le Brignon, Ussel et Costaros. Il sait précisément où se trouve chacune des 210 boîtes aux lettres des abonnés, y compris dans le noir le plus total : « On est obligé de bien savoir se repérer, car il n’y a quasiment plus de commune éclairée la nuit. Costaros s’éclaire à 5 heures. Au Bouchet-Saint-Nicolas, c’est à 6 heures. À Cayres, c’est 5 h 30. Le Brignon, 6 heures également. À Séneujols et à Bonnefont, on est dans le noir complet ».

« On avait droit à un bonbon »

Olivier Gerbier est « VPC », c’est-à-dire « vendeur colporteur de presse » depuis presque deux décennies, exclusivement pour le journal L’Éveil. Un travail qu’il effectue en complément de son activité de gérant du camping de L’Escarcelle à Cayres.Ses journées commencent tôt, très tôt : « Le matin, on met le réveil à 1 h 30. En buvant le café, on reçoit un message de Clermont-Ferrand nous indiquant l’heure à laquelle le camion des journaux va arriver sur le site de Chaspuzac. En général, le trajet du chauffeur dure 1 h 20 », précise-t-il. Une fois sur place, il lui revient de récupérer les différents paquets qui seront distribués entre les porteurs de sa zone. Il effectue ensuite un premier dépôt aux Baraques, avant d’entamer sa tournée.Olivier Gerbier porte également les paquets qui seront distribués par ses collègues sur le secteur de Costaros :

Ma tournée dure 3 heures et elle fait 100 km. L’avantage de travailler la nuit, c’est que l’on n’est pas embêté, ça va beaucoup plus vite. Quand on livrait l’après-midi, c’était quelque chose de couper la RN 88 à Costaros…

Chaque jour (ou plutôt chaque nuit), il peut juger de la fidélité d’un lectorat qui l’attend de pied ferme. « J’ai des clients qui attendent à la boîte aux lettres à 5 heures du matin. Autre exemple, la doyenne de ma tournée a lu L’Éveil chez elle jusqu’à 99 ans. Elle est ensuite partie en maison de retraite et a continué d’être abonnée jusqu’à 101 ans ! Quand elle était dans sa maison, tous les quatre mois environ, elle me guettait le matin, car il fallait que je lui change sa bouteille de gaz. On avait aussi une lectrice chez qui on laissait le journal sur le rebord de la fenêtre. Tous les jours, on avait droit à un bonbon », se souvient-il avec un grand sourire.De ces 20 ans à arpenter les routes du sud de la Haute-Loire, il garde surtout de bons souvenirs, même si quelques tournées ont été compliquées à boucler : « On n’a plus les hivers d’avant, mais lorsqu’il neige, c’est quand même plus difficile. Il faut savoir qu’à 4 heures du matin, il n’y a rien de déneigé et pourtant, il faut bien passer sur les petites routes. Le plus mauvais, c’est au Bouchet-Saint-Nicolas, j’ai sorti un paquet de voitures qui étaient coincées ».Pour beaucoup, le métier de porteur ne se résume donc pas qu’à un journal glissé dans une boîte aux lettres. Il est aussi synonyme de contacts et de petits services rendus qui, pour les bénéficiaires, souvent isolés, représentent beaucoup. 

Cédric Dedieu