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Октябрь
2024

Des services pourraient passer à la trappe à Aurillac à cause de la cure d'austérité demandée par le gouvernement Barnier

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La baisse de deux points du Fonds de compensation de la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA) se traduirait, selon les données des services de la mairie, par 200.000 à 250.000 € de recettes d’investissement en moins pour la Ville d’Aurillac. Le coup de rabot sur le Fonds vert, un dispositif pour accompagner la transition écologique des territoires, aura un impact financier que la municipalité ne peut pas encore évaluer.

La hausse de quatre points de la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL) affectera la masse salariale de la Ville et du centre communal d’action sociale de 600.000 € et le relèvement d’un point des cotisations maladie représentera 150.000 €. La taxe sur l’électricité est estimée à environ 50.000 € de dépenses de fonctionnement. La perte du bouclier fiscal touchera les Ehpad qui bénéficiaient de cette protection, sans toutefois chiffrer ses conséquences.

L’addition s’élève à 1,2 million d’euros « de dépenses supplémentaires ou de non-recettes, a minima, dans nos comptes du budget 2025 », a dévoilé le maire lors du conseil municipal du jeudi 17 octobre.

« Nous n’aurons comme solution, à moins de faire des coupes sombres dans les services et nous serons contraints parfois à faire ces coupes sombres, de supprimer des services rendus à la population car nous nous refusons à augmenter les taux de fiscalité. Si le projet de loi de finances est voté en l’état, nous serons amenés à prendre des décisions que nous subirons et que la population subira aussi »

Emmanuel Macron ne peut pas porter seul la responsabilité du dérapage des finances de l’État, a défendu Catherine Amalric (Mouvement radical social-libéral, opposition) : « Il faut être juste et honnête. La dette ne s’est pas creusée que sur une seule législature. Il ne faudra jamais oublier de rattacher cette dette à un choix de société et à un modèle des plus protecteurs qu’est le nôtre, sans exemple comparable en Europe. »

Un bien commun

Pour Aurélie Demoulin (PCF, majorité), l’équation est simple : « Moins de recettes fiscales » se traduiraient par « moins de personnel dans nos crèches, dans nos Ehpad publics, moins de personnel en charge de la propreté urbaine, moins de services de proximité… » Stéphane Fréchou (Écologistes, majorité) craint pour les populations les plus fragiles qui ne pourront plus « bénéficier du bien commun que sont les investissements des collectivités, ce seront les plus pauvres que l’on privera pour redresser les comptes ».

Toujours sur le volet des finances, Sylvie Lachaize a déploré la non-inscription du dispositif France ruralités revitalisation (ex-Zones de revitalisation rurale) à l’ordre du jour du conseil municipal. « Ce serait la moindre des choses d’en débattre. Peut-être qu’ici, c’est vous et quelques élus qui décidaient. Comme à la Caba », a dénoncé l’élue d’opposition de droite, rejointe sur ce point par Catherine Amalric :

Ce n’est pas un oubli mais cela témoigne d’une méthode qui est désormais bien ancrée

 

« On n’a pas pu saisir l’opportunité d’accompagner les efforts que l’État met en œuvre pour favoriser l’attractivité économique. Ni sur la Caba avec l’exonération de la cotisation foncière des entreprises (CFE) ni à Aurillac avec la taxe foncière », a poursuivi Sylvie Lachaize. Le premier adjoint de la Ville, Michel Berthelier, s’est chargé de lui répondre :« Pour pouvoir bénéficier de ces exonérations, il y a deux conditions. La première, c’est d’être redevable mais la plupart des commerçants et des entreprises ne sont pas propriétaires des murs, elles ne sont donc pas redevables de la taxe foncière sur les propriétés bâties. Quant aux créateurs d’entreprise, les deux tiers sont des auto-entrepreneurs, ils sont exclus du dispositif des exonérations fiscales. »

Pierre Mathonier a dégainé les mêmes arguments qu’à la Caba : un manque de temps et de données chiffrées. « Effectivement, on l’a décidé en bureau municipal. » 

Pierre Raynaud