La collecte des déchets de verre rapporte aux collectivités : l’exemple de Clermont Auvergne Métropole

Comment est géré ce type de déchet par la collectivité ?Il y a des points d’apport volontaire sur l’ensemble de la métropole. La collecte est réalisée via un système mixte. Les colonnes de verre installées dans neuf communes sont gérées par du personnel métropolitain. Pour les douze autres villes, nous faisons appel à un prestataire. En effet, ce type de collecte nécessite des conditions techniques, des qualifications et du matériel particuliers. 

Quel est le coût de cette charge ?Cela dépend des années et de la matière collectée, mais le coût est estimé entre 350.000 et 390.000 euros par an. Toutefois, nous revendons le verre que nous collectons à destination des industries verrières et ceci rapporte à la métropole entre 250.000 et 290.000 euros. Cette source de recettes permet donc d’atténuer cette charge pour les habitants.

 Justement, est-ce que les habitants de la métropole trient bien leurs déchets de verre ?Nous avons constaté une augmentation ces dernières années en termes de collectes. Mais nous avons mis à disposition plus de colonnes à verre et dans des lieux où elles sont bien visibles. Cependant, nous remarquons qu’il reste encore du verre dans le bac noir. C’est un geste globalement bien ancré aurpès des concitoyens, mais il y a une possibilité de faire encore mieux. 

Quel est le regard de la métropole par rapport au potentiel retour de la consigne pour le verre ?Le réemploi est l’un des axes prioritaires dans le cadre d’une politique du zéro déchet. Ce type de fonctionnement a l’avantage d’être nettement moins énergivore que le recyclage. Cependant, il va nécessiter beaucoup de conditions et d’adaptations.

Est-ce que les industriels vont tous accepter de standardiser leurs emballages ? Comment va réagir la grande distribution puisqu’elle sera le lieu de la collecte ? Est-ce que les citoyens vont aussi jouer le jeu ?

Il y a beaucoup d’enjeux autour de la consigne et du réemploi du verre. Le risque pour nous, les collectivités, c’est qu’une partie de ces déchets de verre soit effectivement récupérée par le système de consigne et qu’une autre partie reste encore à notre charge. Or, si ce cas de figure se présentait, nous allons avoir un problème d’équilibre. Les frais fixes pour la collecte seront toujours les mêmes, mais comme nous collecterons moins de verre, il y aura donc moins de ressources. Cette charge pourrait donc nous revenir finalement plus cher. Il faudra voir à l’usage comment ces deux modèles pourront fonctionner. 

Propos recueillis par Stéphanie Merzet