À Clermont-Ferrand, comment InspiRe traite l'accessibilité pour les personnes âgées ou en situation de handicap ?
Se déplacer sans entraves et accéder aux transports en commun sans difficulté majeure lorsqu’on est en situation de handicap ou simplement gêné dans ses mouvements par le grand âge, c’est tout l’enjeu de l’accessibilité. Mise à mal depuis plusieurs mois par les travaux qui chamboulent les itinéraires, éventrent les rues, barricadent les trottoirs, elle n’est pourtant reléguée au dernier rang des préoccupations.
Actuellement, une perte de repères« Pendant les travaux, la situation se dégrade, on ne peut pas le nier. C’est plus compliqué pour tout le monde. On s’agace de devoir faire des détours, de marcher dans la boue, mais c’est clairement plus problématique pour ceux qui au quotidien, pour une raison ou une autre, sont moins mobiles », reconnait-on à la Métropole.Les personnes en situation de handicap moteur et les personnes déficientes visuelles perdent leurs repères et on sait qu’il faut trois semaines pour un chien guide d’aveugle pour apprendre un nouvel itinéraire. Ceux qui sont en fauteuil éprouvent des difficultés à quitter leur domicile et à se rendre là où ils veulent.
À l'avenir, des déplacements plus aisés
« Nous en sommes conscients. On essaye d’être attentifs et de remédier aux situations qui remontent jusqu’à nous via nos équipes de médiation et les chefs de chantier. Ça a notamment été le cas rue Blatin et sur le plateau central ».À terme, l’accessibilité devrait néanmoins être renforcée. Les trottoirs seront plus lisses et plus larges (1,40 m au minimum) avec des “abaissements de trottoirs” autrement appelés “bateaux” pour toutes les traversées de chaussées. De même, les bandes podotactiles devraient se multiplier et faciliter le cheminement de ceux qui se déplacent avec une canne. En ville, les déficients visuels devraient aussi trouver plus de feux tricolores sonores.Circuler dans une ville est "un vrai parcours du combattant" pour les personnes aveugles et malvoyantes qui perdent tous leurs repères.
Bien plus de places basses dans les busLes futurs bus à haut niveau de plus communément appelés bus-tram vont aussi faire des efforts d’accessibilité. Leurs portes s’ouvriront à hauteur des quais et la 2e sera dotée d’une palette actionnable à la demande qui comblera l’espace entre le bus et le quai, évitant le fameux « mind the gap » qui retentit au métro Bastille à Paris.Surtout, il y aura beaucoup plus de places basses, car beaucoup de personnes âgées ont signalé leurs difficultés à s’asseoir dans un siège lorsqu’elles doivent grimper une marche pour le faire.
Synthèses vocales, feux sonores peuvent mieux faire« On est conscient que les travaux doivent se faire, mais c’est vrai que pour l’instant, c’est une course d’obstacles. Nos adhérents font de plus en plus appel à nos services pour être accompagnés dans leurs déplacements, mais nos bénévoles qui galèrent pour venir en ville sont aussi moins nombreux », commente, Christophe Judet, de l’association des auxiliaires des aveugles.
Et selon lui, on pourrait aller plus loin dans l’accessibilité. « Dans les bus et les trams, les synthèses vocales, qui indiquent les arrêts, sont parfois désactivées et sur certains quais, elles sont inaudibles, car mal positionnées. Quant aux feux sonores, nous regrettons que la télécommande, pour les activer, soit payante (environ 50 €). Nous regrettons aussi qu’ils manquent de discrétion. Ce bruit de cloches qui s’entend des kilomètres à la ronde mériterait d’être remplacé par des bips, longs et courts, comme cela se fait dans d’autres pays, le tout sans télécommande ».À pied, ce sont aussi les potelés implantés dans les rues pour empêcher les stationnements sauvages : « certains potelets manquent de contraste ce qui est source d’accident pour les malvoyants », ajoute Christophe Judet.
Géraldine Messina