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Les maires et élus de Haute-Vienne vent debout contre le projet de budget 2025

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Il y a des dates qui se répètent sur un agenda. En l’occurrence celle de l’assemblée générale de l’Association des maires et élus de Haute-Vienne, occasion pour les services de l’État conviés de répondre aux questions et rassurer les inquiétudes. Elles sont nombreuses aujourd’hui, à l’heure de l’examen du budget 2025 qui prévoit une baisse des aides aux collectivités territoriales déjà sous pression.

Mais ce samedi, François Pesneau, préfet de la Haute-Vienne, était absent « pour raisons personnelles ». Il a bien proposé d’être suppléé mais, comme l’ADM 87 voulait l’incarnation étatique, rendez-vous a été fixé au vendredi 13 décembre à 18 heures à l’Espace Crouzy de Boisseuil.

De bon ou mauvais augure ? « Chacun y voit ce qu’il veut », a ironisé Philippe Barry, président de l’ADM 87, dans son propos liminaire, avant de rappeler que « les collectivités ne sont pas responsables du déficit public » et qu’elles « représentent plus de 70 % de l’investissement public en France ». Et de lister les sujets qui fâchent : la désertification médicale, « la dégradation des relations entre collectivités et assureurs », le financement jugé « insuffisant » pour assurer la présence postale sur le territoire, sans parler du zonage France Ruralités Revitalisation, de l’objectif Zéro artificialisation nette (ZAN), des zones d’accélération des énergies renouvelables, des fermetures de classes, de la remise en cause du transfert obligatoire de l’eau et de l’assainissement, entre autres.

La fronde des élus

Autant de questions restées sans réponse, ce samedi, en l’absence d’interlocuteur. « Ce temps d’échange avec le préfet qui n’existe pas, c’est honteux. C’est inadmissible qu’il ne soit pas là pour entendre ce que l’on a à leur dire, s’est emporté Thierry Muzette, maire de Sainte-Anne-Saint-Priest et président de la Communauté de communes des Portes de Vassivière. Moi, je propose une manifestation de tous les élus de France à Paris au moment de l’ouverture du congrès de l’AMF le 19 novembre prochain », a-t-il lancé, très applaudi. Pour sa part, il boycottera la séance de rattrapage avec le préfet le 13 décembre.

« Les coupes drastiques, coups de rabot ou de hache vont faire mal, a prévenu quant à lui Jean-Claude Leblois, président du Conseil départemental de la Haute-Vienne, et ce sont autant de moyens qui vont manquer pour faire le lien avec les habitants et amener les services publics aux citoyens. Il faut les informer dans chacune de nos communes. » Et de suggérer l’envoi d’un courrier cosigné, à publier aussi sur les réseaux sociaux. « Il faut trouver aussi des actions symboliques. Le vent de la fronde doit se lever ! », a-t-il martelé.

Objectif ? « Éviter que la décision soit celle du 49.3 et que le débat parlementaire puisse aller jusqu’au bout. » Un message que les sénateurs présents, à savoir Isabelle Briquet et Christian Redon-Sarrazy, ainsi que les députés Stéphane Delautrette et Manon Meunier ont bien entendu.

Une motion adoptée à l'unanimitéÀ l’issue de trois heures d’échanges, les membres de l’Association des maires et élus de Haute-Vienne ont adopté une motion après un vote à main levée, debout et à l’unanimité. Ils y déclarent : « Notre ferme opposition à ces mesures financières, qui témoignent d’un mépris inouï pour les collectivités locales et intercommunalités, en première ligne pour assurer les services publics du quotidien ; notre refus des ponctions supplémentaires sur les recettes des collectivités ; notre dénonciation des contradictions flagrantes entre les discours du Gouvernement prônant le dialogue et la concertation, et les actes qui se traduisent par des décisions unilatérales aux conséquences dramatiques pour l’ensemble du tissu territorial français ; notre alerte sur les impacts dévastateurs pour les départements, qui seront asphyxiés, aggravant ainsi les difficultés des communes, et mettant en péril les politiques publiques essentielles ; notre exigence d’une révision immédiate de ces décisions, respectueuse des réalités locales ; notre appel à la mobilisation de tous les élus pour rappeler que les collectivités sont des partenaires essentiels de l’État et des cibles de coupes budgétaires. »

Réaction du préfet de la Haute-Vienne : 

 

Maryline Rogerie