ru24.pro
World News
Октябрь
2024
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31

En Creuse, des entreprises facilitent la vie de leurs employés qui s'engagent chez les pompiers

0

Cela faisait plusieurs années que Fabien Mareix songeait à devenir pompier. « Je n’avais pas pris le temps de me pencher sur le sujet, de me renseigner. Ce qui me faisait peur, c’était d’enchaîner le boulot, puis derrière les pompiers et de ne jamais être à la maison. »

Ce jeune papa d’un enfant de deux ans et demi vient de sauter le pas. Il va débuter dans quelques jours une formation pour devenir pompier volontaire. Son employeur, la société Orange, a facilité son engagement.

L’opérateur a signé une convention de disponibilité avec le Service départemental d’incendie et de secours de la Creuse (Sdis) le 14 octobre. Chaque année, Fabien Mareix disposera de quinze jours d’absence à son travail pour se former, partir sur le terrain ou se reposer après une intervention. Sa rémunération sera maintenue pendant ses activités de sapeur-pompier.

28 jours de formation à réaliser sur trois ans

« Cette convention aide beaucoup, reconnaît le trentenaire qui est technicien d’intervention chez Orange à Guéret. Si je pars en intervention la nuit, je pourrai récupérer le lendemain. » Cet accord entre son entreprise et le Sdis va lui permettre de faire les quatre modules de formation assez rapidement.Il y a vingt-huit jours de formation à réaliser sur trois ans pour devenir pompier volontaire « toutes missions ». Dès qu’un module est validé, le pompier peut partir en intervention. « Il est possible de faire uniquement la formation “secours à personne” qui dure douze jours, indique le commandant Didier Jouanny, chef du service développement du volontariat au Sdis 23. On peut faire plus tard la formation “toutes missions”. »

Le technicien d’Orange a la chance de pouvoir se former durant les quinze jours d’absence accordés par son entreprise. Sinon, il aurait dû le faire pendant ses congés. En moyenne, les employeurs donnent cinq jours de formation par an à leurs salariés qui sont pompiers volontaires en Creuse.

Le Service départemental d’incendie et de secours encourage ce type de convention avec les employeurs (publics ou privés). « Si on veut garder nos volontaires, il faut les ménager », commente Didier Jouanny. 

Actuellement, nous les gardons en moyenne sept ans. Avant, la durée de l’engagement était de 25 ou 30 ans. 

Les manœuvres, ces entraînements qui ont lieu une fois par mois, sont souvent réalisées le dimanche. Grâce aux conventions de disponibilité conclues avec les entreprises, le Sdis envisage de les faire en semaine afin de moins empiéter sur la sphère personnelle. « L’objectif est de garder un équilibre entre vie professionnelle, vie familiale et vie de pompier », résume le chef du service développement du volontariat.Fabien Mareix et Didier Jouanny.

Fabien Mareix a discuté avec son épouse de son nouvel engagement. « Cela va forcément impacter ma famille, reconnaît-il. L’avantage du volontariat, c’est que je pourrai choisir les moments où je me mettrai disponible pour les pompiers. Je pense que ça sera le soir, la nuit et les week-ends. C’est quelque chose qui m’a toujours attiré. Dans mon boulot, j’aime rendre service. Je veux mettre de mon temps pour aider les gens. Et si ça peut sauver des vies, tant mieux?! »

Le futur volontaire habite à Sardent. Il sera donc rattaché à la caserne de Pontarion. Il a hâte de pouvoir passer à l’action. « J’aime l’adrénaline. Le fait d’être chez moi et de devoir partir rapidement en intervention, ça me plaît. »

137 employeurs ont signé une convention

Il y a actuellement 137 employeurs publics ou privés qui ont conventionné avec le Sdis de la Creuse. On peut citer le centre hospitalier de Guéret, le Conseil départemental, le service de remplacement des agriculteurs, les mairies… Les compensations sont minimes pour les entreprises, à part un avantage fiscal et un label “employeur partenaire des sapeurs-pompiers”.Les collègues de Fabien Mareix s’adapteront à ses nouvelles contraintes. Ils sont une vingtaine à travailler avec lui. Son responsable l’encourage dans cette démarche : « Je suis fier d’avoir un pompier volontaire dans l’équipe, indique Fabien Lavallée, responsable du service interventions chez Orange en Creuse. Ce qu’il va apprendre, il pourra peut-être en faire bénéficier ses collègues. Il pourra aussi porter secours quand il travaillera en extérieur sur le terrain ou quand il sera en réunion. »

On recherche toujours des volontaires Il y a 780 pompiers volontaires en Creuse (et une soixantaine de professionnels). Les effectifs sont à peu près stables, avec entre 60 et 80 nouvelles recrues par an et un peu moins de départs. Mais la disponibilité des volontaires diminue, surtout en journée en semaine. Les recrutements se féminisent depuis quelques années, avec aujourd’hui 27 % de femmes chez les volontaires en Creuse. Pour devenir sapeur-pompier volontaire, il faut être âgé de 16 à 65 ans et avoir un casier judiciaire vierge (bulletin n°2). Contact par mail : volontariat@sdis23.fr

Texte : Catherine Perrot Photos : Bruno Barlier