Répondre aux questions sur l’allaitement maternel

Afin de marquer cette Semaine mondiale de l’allaitement maternel, du 14 au 20 octobre, les sages-femmes, conseillères en lactation et auxiliaires de puériculture du centre hospitalier de Vichy, ont choisi d’organiser une journée d’information sur l’allaitement maternel.

Impossible de manquer le stand disposé dans l’entrée du Pôle femme enfant (bâtiment 2C), au rez-de-chaussée. Documentation, guide de l’allaitement maternel, matériel indispensable pour tirage du lait, pour les soins relatifs à une grossesse, etc., et surtout une présence de professionnelles répondant à toutes les questions.

À leurs côtés, le stand de l’association La tribu des parents qui, de même, a dispensé informations, conseils, et organise des ateliers et rencontres au cours de l’année.

« Les inégalités existent »

Parmi les vingt-sept sages-femmes du CH dont un maïeuticien, Cristèle Sersiron et Frédérique Lenglet, en activité depuis 24 ans et toutes les deux dotées de diplômes de conseillère en lactation, ou en yoga prénatal et hypnose, ont animé une table ronde.

« Sur le thème “Les inégalités et le soutien pour tous”, nous avons voulu créer des échanges entre professionnelles (ostéopathes spécialisées en pédiatrie, puéricultrices en PMI) venues du département, entre les mamans accompagnées de leurs bébés et avec des femmes qui ont accouché ou vont accoucher. ».

Selon elles, « les inégalités existent quant au milieu et à l’héritage familial, au conjoint ou à l’absence de celui-ci, au milieu social, aux traditions, à l’accès aux soins en fonction du territoire ou du pays, en l’absence de couverture sociale, de conditions physiques, anatomiques et physiologiques de la maman ».

Par ailleurs, « l’allaitement est plus ou moins accepté et pour une primipare, il y a souvent l’angoisse de ne pas produire. Il s’agit d’un apprentissage dans un contexte de fatigue, de douleur, de manque de sommeil parfois d’où l’importance de la présence du co-parent. L’allaitement est différent d’un enfant à l’autre, ce qui demande une adaptation sans culpabilisation. »

À Vichy, l’allaitement exclusif stagne (50 %), comme dans les pays du Nord. En Afrique, le lait est cher et les femmes allaitent leur bébé.

« Parfois il y a les remarques intolérantes de l’entourage qu’il faut affronter »

Se pose la question du retour au travail au bout de deux mois et demi. Souvent difficile car l’employeur ne fournit pas toujours les bonnes conditions de tirage du lait. « Une certaine logistique est nécessaire. Le code du travail (article L 1225-30) prévoit un temps attribué à la femme ». « Parfois il y a les remarques intolérantes de l’entourage qu’il faut affronter », témoigne une maman en activité.

Les deux conseillères en lactation forment d’autres professionnelles. « L’important est de tenir un discours commun aux parents afin de les sécuriser pour que l’allaitement se déroule dans de bonnes conditions », précisent les intervenantes.

« Notre rôle est préventif. Accompagner à la maternité, aider au retour à la maison et soutenir les parents par des consultations. Cela nécessite une adaptation aux demandes ». En France, la culture du biberon est bien ancrée. « Une catastrophe, le lait artificiel non issu du lait maternel dont nous voyons la publicité à la télévision. Le lait est le seul aliment indispensable pendant les six premiers mois ». 

Pratique. Pour contacter l’association La tribu des parents : latribudesparentsoz@gmail.com ; www.grandir-nature.com