Le parcours d’un résistant hors norme

L’ouvrage est une réédition. Il a été publié initialement en 2011 par les Éditions du Puy Fraud sous le titre Léon Lanot, premier maquisard de Corrèze .

Cette maison d’édition ayant disparu et l’ouvrage étant épuisé, les Éditions de La Geste ont souhaité lui donné une seconde vie en cette année du 80 e anniversaire du débarquement en Normandie et de la Libération.

Maquisards de Corrèze-Le Commandant "Louis" (Léon Lanot) reprend donc, « à quelques détails près, le texte intégral de l’édition de 2011, émaillé de légers et rares ajouts, mais privé de sa partie documentaire, étant donné les caractéristiques de la collection dans laquelle s’inscrit cette réédition », expliquent les auteurs, Paul et Mouny Estrade, qui présentent à cette occasion une biographie sur un des premiers maquisards corréziens.

Cette étude historique fait revivre des maquisards de haute Corrèze, parmi les 4.000 Francs-Tireurs et Partisans qui, sous l’autorité du commandant "Louis", participèrent à la Libération de cette région. Le maquis de Corrèze fut l’un des premiers à se constituer au début de 1943, puis un des plus actifs à combattre l’armée d’occupation et la police. La vie de Léon Lanot sert d’axe à cette étude.

Ce maçon-paysan corrézien discret, militant communiste et cégétiste éprouvé, était sur le pied de guerre dès août 1940. Devenu très tôt un dirigeant clandestin de la Résistance, il a joué un rôle essentiel dans son enracinement et son orientation.

« Pas du genre à rester en arrière »

Les investigations innovantes et fouillées des auteurs s’appuient à la fois sur la consultation d’archives variées, leur proximité avec la famille Lanot et les témoignages de survivants des luttes sociales et patriotiques conduites par le “Guingouin” de la Corrèze.

Quand les combats s’intensifient, dans l’été 1944, Hannibal commande le V e  bataillon de FTP. Il participe aux batailles de Tulle et d’Égletons, harcèle les troupes d’occupation. « Il n’était pas du genre à rester en arrière », est-il noté dans l’ouvrage.

Quelque temps après l’affaire de Meymac, on retrouve trace d’Hannibal dans une opération menée contre des miliciens à Bort-les-Orgues. Dans le même livre, il est écrit : « Le tribunal militaire a siégé à Neuvic le 30 juin, composé, côté FTP, de Louis et Hannibal ; côté AS de Jean-Jacques et de Jules. Il n’y avait pas dans la contrée de résistants plus gradés et respectés que ceux-là. La personnalité du principal milicien jugé explique leur présence ».

Ce chef milicien, dont il est question, n’est autre que le maire de Bort-les-Orgues. Il finira exécuté.

Les auteurs. Paul Estrade, agrégé d’espagnol, docteur d’État ès Lettres et Sciences Humaines, est professeur émérite de l’Université de Paris VIII. Attaché à sa terre Corrèze natale, il s’est consacré aussi à des études d’histoire locale au XX e  siècle : le mouvement socialiste et communiste, l’Occupation, la Répression et la Résistance.

Pour l’ensemble et l’esprit de son œuvre, Paul Estrade a reçu en 2023 le prix international José-Martí, décerné par l’UNESCO.

Mouny Estrade, son épouse, docteur d’État ès Sciences Physiques, est directrice de recherche honoraire au CNRS.