En Creuse, "des lignes de bus fonctionnent seulement deux jours par semaine"
En place depuis 2014 en Creuse, ce réseau voit le jour d’un simple constat : sans moyen de mobilité, difficile de trouver un emploi dans le département. Coordinatrice mobilité, Valérie Viot est sur le terrain pour tenter de lever les freins. Et ils s’avèrent nombreux, sur un territoire encore enclavé.
Quel constat faites-vous des transports en Creuse?? Pour moi, ces dernières années, l’offre de transport n’a pas réellement évolué. Je le vois au quotidien avec les gens qui viennent me voir. Lorsqu’il faut les orienter, il n’y a pas de solutions miracles. Alors on loue des véhicules, notamment électriques ou des vélos pour se rendre au travail. Nous avons une forte demande sur ce service.
Vous réalisez même des trajets sur mesure?? Oui, même si l’offre de transport est faible, les gens ne sont pas forcément renseignés. Alors on construit un trajet en transport en commun, si possible, selon leurs besoins. Puis on le réalise ensemble dans la foulée.
La possession d’un véhicule personnel, source de liberté, est ancrée depuis longtemps ici.
Que déplorent les personnes que vous rencontrez?? Des horaires incompatibles. Des lignes de bus qui fonctionnent du lundi au jeudi, sans solution le vendredi, ou alors seulement un ou deux jours dans la semaine. C’est étrange comme organisation. Alors ils renoncent.
Le manque d’offres n’est pas la seule raison??
Les gens n’ont plus le réflexe de regarder les horaires des transports. C’est culturel, pas dans les mentalités. La possession d’un véhicule personnel, source de liberté, est ancrée depuis longtemps ici. Notre rôle est de sensibiliser. Mais les pouvoirs publics ont le devoir d’apporter des solutions. Écologiquement, on ne va pas pouvoir tenir longtemps comme ça non plus.
Pacôme Bienvenu