"On a voulu tuer la liberté d'expression" : en Creuse, ils rendent hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard

Sacha se souvient trop bien de ces deux tristes évènements. De l'assassinat de Samuel Paty le 16 octobre 2020 puis celui de Dominique Bernard le 13 octobre 2023. Elève en terminale bac pro, métier de la sécurité, au lycée professionnel de Saint-Vaury, sa maman est également enseignante. "Je me suis dit que ça aurait pu être elle. Ou n'importe qui d'autre. Je pense que c’est important de se souvenir de choses comme ça, de se souvenir d’actes qui ont été commis et qui ont été juste bouleversants pour la totalité de la France." Ce lundi 14 octobre, celle qui se destine à devenir gendarme, a participé à la minute de silence en hommage à ces deux professeurs victime du terrorisme. 

Le proviseur de l’établissement, Jean-Christophe Vareille, a tenu à rappeler comment à travers ces évènements « on a voulu tuer la liberté d’expression et la liberté de penser. » Puis d’ajouter que le dialogue et le bien-vivre ensemble sont « la meilleure réponse à l’obscurantisme. »

Un moment de dialogue entre professeurs et élèves

Un dialogue que Fabrice Leylavergne, professeur d'histoire-géographie et de français, a pu entretenir avec ses élèves à l'issue de cette minute de silence. "Ca se fait toujours dans le respect, dans l'écoute, il n'y a pas de soucis, raconte-t-il.  Et puis la laïcité est un sujet que l'on aborde dans tous les programmes de toute façon." Un moment d'échange entre élèves et professeurs qui n'était toutefois pas obligatoire. "Je pense que c'est bien de ne pas nécessairement le rendre obligatoire, parce que c'est quand même important de laisser la liberté à la fois aux professeurs et aux élèves. De ne pas leur imposer quelque chose comme ça de trop vertical. Quitte après, à un autre moment de l'année à y revenir d'une autre manière, dans le cadre d'un cours magistral ou à travers quelque chose de pluridisciplinaire par exemple."

Depuis que cet hommage a lieu, Sacha n'a jamais relevé le moindre incident dans son établissement. "Les débats ici sont toujours apaisés sur ce genre de sujet-là parce qu'en fait, ça touche beaucoup. Et c'est un acte tellement injuste que ça ne peut que toucher."

 

Vincent Faure