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Октябрь
2024

Tué par balles en pleine rue à Nevers : armes retrouvées, gardes à vue... Ce que l'on sait de l'affaire

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Le parquet de Nevers a communiqué sur l'homicide à Nevers du dimanche 13 octobre. L'homme qui a perdu la vie était d'origine turque, avait 36 ans et était connu des services de police.

D'après plusieurs riverains, des coups de feu ont été entendus à l'angle du carrefour des boulevards Saint-Exupéry et Maréchal-Juin. Quand ils ont accouru à leurs fenêtres, un homme gisait au sol, face contre terre. 

Immédiatement, un véhicule gris est arrivé et deux personnes sont descendues pour l'embarquer en direction du centre-ville. Plus tard, l'hôpital recevra un homme blessé par balle. Il est décédé des suites de ses blessures au thorax. Il était 22 h 30. Selon les premières constatations, une balle l’aurait atteint à l’épaule droite puis aurait touché le poumon et le cœur. Le conducteur du véhicule ayant conduit la victime à l’hôpital a été interpellé et placé en garde à vue.

Les enquêteurs de la police de Nevers et du SIJP d'Auxerre tentent de faire la lumière sur le décès de cet homme. Il apparaît que plusieurs faits soient liés à cet homicide. 

Menacé avec une arme à feu

D'après Anne Lehaitre, procureure au parquet de Nevers, dans un premier temps, vers 19 h, les forces de l'ordre ont vu arriver au commissariat un jeune homme apeuré. "Il signalait qu’il venait d’être menacé avec une arme à feu. Il désignait deux personnes", rapporte la procureure.

En effet, selon nos informations, le jeune homme, connu des services de police, un habitué du Kebab Ex7 au boulevard Saint-Exupéry, était à la terrasse du restaurant. Cependant, dans la soirée, vers 19 h 30, plusieurs personnes sont arrivées en descendant d'une voiture. Elles auraient pris à partie le jeune homme pour un différend qui reste à déterminer. 

Le jeune homme s'était réfugié dans les toilettes en attendant de pouvoir prendre la fuite. Lorsqu'il a pu partir, c'est donc en direction du commissariat qu'il a pris la fuite. Rencontré, le gérant du kebab évoque pourtant un jeune sans problème. Ses agresseurs présumés seraient âgés d'une trentaine d'années. 

Des armes retrouvées

Sur place, selon le parquet de Nevers, "une patrouille de police est intervenue rapidement sur les lieux. Les policiers ont découvert un des individus signalés, accompagné de deux autres personnes, dont l’une porteuse d’une arme à feu. Les trois personnes ont été interpellées et placées en garde à vue."

Toujours selon le parquet de Nevers : "Vu la situation sur place et la présence d’autres individus, le renfort de la Brigade anticriminalité (BAC) était requis." 

Alors que les policiers étaient sur place pour interpeller les individus, à moins de 100 m de là, au niveau d'un autre Kebab, le Bollywood, un coup de feu retentissait vers 21 h. 

À cet endroit, se tenait un groupe d’une dizaine de personnes. "Un individu habillé de sombre tirait sur un autre homme." L'homme ciblé était de nationalité turque et âgé de 36 ans. 

Des riverains témoins de la scène

D'après des riverains, la confusion régnait à ce moment. Des policiers étaient à quelques mètres des lieux lorsque les coups de feu sont partis. "Personne ne comprenait ce qu'il se passait", rapporte un voisin témoin de la scène. La gendarmerie a été appelée en renfort à ce moment. "Les policiers évoquaient une fusillade", renchérie un autre voisin. 

Dans un communiqué de presse, le parquet de Nevers indique : "La BAC arrivait peu de temps après et interpellait deux individus qui se cachaient entre les voitures du parking à proximité." 

Dans le moment d'agitation, une de ces personnes, avant d'être interpellée, avait pris le temps de dissimuler une arme sous une voiture.

Ce parking, celui du Gifi du boulevard Maréchal-Juin a été le théâtre de plusieurs arrestations. "Il y avait la police partout", lâche une riveraine. Un autre rapporte. "J'ai cru que c'était un exercice ou une bagarre", avance un autre.Plusieurs interpellations ont eu lieu sur le parking de Gifi à quelques mètres de là.

Anne Lehaitre rapporte qu'à l'issue de cette vague d'interpellations : "Alors que le premier équipage de police revenait sur les lieux pour effectuer des constatations, un riverain sortait de chez lui et indiquait avoir tiré." 

En effet, dans l’escalier menant à son domicile, plusieurs douilles ont été retrouvées au sol, sur les marches. Il a été interpellé ainsi que son fils, mineur, lui aussi connu des services de police.  Ils auraient un lien de parenté avec le mineur qui était allé se réfugier au commissariat. Ils ont été placés en garde à vue. Sur la porte de leur domicile, des scellés ont été apposés par la police judiciaire. Des scellés ont été apposés sur la porte d'un des suspects boulevard Maréchal Juin.

Une enquête de flagrance était ouverte et confiée à la Direction départementale de la Police Nationale de la Nièvre (DDPN 58) en co-saisine avec le Service interdépartemental de police judiciaire d’Auxerre (SIPJ 89) des chefs d’homicide volontaire, violences avec usage ou menace d’une arme sans incapacité, détention d’armes.

Toujours selon le parquet : "Les auditions, constatations techniques, analyses sont en cours tandis que d’autres éléments doivent encore être recueillis pour confirmer l’exact déroulement des faits, établir le rôle de chacun des protagonistes et leur responsabilité pénale. Les huit gardes à vue se poursuivent sous la direction du parquet de Nevers."

Contactée, Anne Lehaitre, n'exclut pas un lien entre les deux affaires et la possibilité d'un homicide sur fond de stupéfiants. Ce lundi 14 octobre, les huit personnes interpellées étaient toujours en garde à vue. 

Simon Dubos