Reprise des thermes de Néris-les-Bains : une nouvelle piste mais toujours autant d'inquiétudes
À la sortie du conseil municipal de Néris-les-Bains, ce lundi soir, les salariés du site emblématique de la commune situé à quelques mètres de là ne cachent pas leur déception. « On s’attendait à des réponses. Là, ce n’est pas rassurant », prend la parole amèrement une saisonnière, partie avec son groupe avant la fin d’une séance aux allures de douche froide.
La vingtaine de collègues derrière elle portent tous des badges à leur nom, parfois plusieurs pour représenter les absents. Tous partagent la même inquiétude : « D’habitude, à cette date, on se projette sur la saison prochaine. Nous sommes 75 à travailler aux thermes, qu’est-ce qu’on va devenir ? »
« Faire le maximum »Quelques minutes plus tôt, à l’étage, le maire tentait de rassurer une salle en ébullition. « Nous allons faire le maximum pour assurer la prochaine saison dans de bonnes conditions. La difficulté, c’est que nous n’avons pas d’assurance au niveau technique », explique Alain Chapy.
Face à ces inquiétudes formulées dans un courrier, il devait profiter de cette session pour communiquer « le nom du candidat à la reprise privilégié ». Information transmise, dans une enceinte qui ne pouvait contenir la cinquantaine de citoyens présents : il s’agit de Cures thermales d’Aix-les-Bains (Savoie), indique l’édile.Alain Chapy répondant aux critiques de l'oppostion.
Mais rien d’acté encore, reconnaît ce dernier. « Le groupe a exprimé son intérêt pour envisager une extension et diversifier son activité. Son président est venu plusieurs fois à Néris pour visiter le site et envisager la sécurisation des prestations médicales. Il a déposé un dossier complet aux investisseurs. À ce jour, il n’y a pas de réponse », explique Alain Chapy, vantant « une affaire familiale depuis cinquante ans et possédant deux établissements reconnus ».
« Vous êtes irresponsable »Une incertitude qui suscite la colère de l’opposition, à nouveau très sonore. « Vous dites, à un mois et demi de la fin de la saison, que nous n’avons pas de gestionnaire ? ! Vous croyez que chercher cinq à six millions d’euros va se faire en quelques jours ? Vous êtes irresponsable », lâche Patrice Daffy.Patrice Daffy, aux côtés d'Alain Salteur de la Serraz.
Et le conseiller municipal, aux côtés d’Alain Salteur de la Serraz, d’attaquer aussi sur le récent rapport de la Chambre régionale des comptes passant en revue sans concessions la gestion des thermes. « Vous ne pouvez plus mentir », dit le premier, quand le second critique « une gestion catastrophique depuis dix ans ».
« Nous espérons trouver au moins un gestionnaire », tente à nouveau de rassurer le maire. « Nous étions dans la même situation il y a un an, nous avons fini par régler le problème. »
Julien Pépinot