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Mondial de l'Auto : les ventes de la voiture électrique stagnent et les constructeurs cherchent à baisser les prix

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Le  marché n’est pas folichon : 139.003 voitures neuves ont été vendues en septembre 2024 en France contre 156.303 un an plus tôt. Dans ce contexte morose, la voiture électrique fait du surplace. Malgré un rebond en septembre, elle peine, sur les neuf premiers mois de l’année, à monter sur le podium, à la troisième place (17,2 % des ventes) loin derrière le moteur à essence (31,1 %) et même devancée par l’hybride (18,6 %).

Manque d'appétit

« L’industrie automobile traverse une période difficile. Les automobilistes ne montrent pas un appétit énorme pour la voiture électrique. Les volumes n’augmentent pas cette année. On peut même penser que si les aides publiques baissent l’année prochaine, on risque encore de s’éloigner de l’objectif pour atteindre les 100 % en 2035. Pour le moment, ça patine », constate Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire Cetelem, qui analyse les habitudes de consommation.

 

— Mondial de l'Auto - Paris (@mondialdelauto) October 13, 2024

 

À ce défi pour les constructeurs s’ajoutent des volumes généraux de vente assez faibles, en France comme partout en Europe : « On est entre 20 et 25 % en dessous d’avant la crise sanitaire. On va faire cette année 1,8 million de voitures en France alors qu’on en a vendu 2,2 millions en 2019. »

Les constructeurs français sont-ils suffisamment en phase avec le marché ? Sur l’électrique, la e-Peugeot 208 a retrouvé son trône et la Renault Mégane e-Tech a également repris du poil de la bête sur les talons du Model Y, de Tesla. Mais ce qui manque aux constructeurs français, ce sont des voitures à petit prix, le segment sur lequel la Chine est dans les starting-blocks pour déferler sur l’Europe.

Débuts difficiles pour la ë-C3

Avec la ë-C3, Stellantis entrouvre la porte de ce segment de marché. Accessible à partir de 19.300 € (bonus de 4.000 euros déduit) pour 320 km d’autonomie, elle a été parmi les voitures éligibles au leasing social lancé début 2024 par le gouvernement. La citadine électrique aux chevrons semblait en mesure de concurrencer la Dacia Spring comme l’un des modèles électriques les moins chers du marché. Mais patatras ! Confondant peut-être vitesse et précipitation, elle a enchaîné les bugs logiciels, certains affectant les essuie-glaces ou encore les aides à la conduite… Pour les conducteurs, il faut donc impérativement repasser par l’atelier.

Renault met le paquet pour ce Mondial avec la R5, la R4, le concept R17 et le concept de la future Twingo sans oublier l’Emblème qui annonce le futur style de la marque. Cela ne doit pas occulter les nombreuses autres nouveautés de ce salon comme le Dacia Bigster qui avance de sérieux arguments, le concept Alpine A390 beta qui annonce le premier SUV de la marque, le Ford Capri, le Kia EV3, le Skoda Elroq ou encore la Mini Aceman qui pourrait être la concurrente la plus sérieuse de la nouvelle « 4L ».

« Le prix moyen d’une voiture électrique reste toujours hors de portée de beaucoup de ménages, rappelle Flavien Neuvy. Sur les petits modèles, les constructeurs européens ont du mal à être compétitifs car leurs structures de coût sont trop élevées. Pour l’instant, les Chinois ont fait preuve de prudence. Mais ils cherchent à se faire connaître. On commence à les voir sur les salons mondiaux, ils commencent à acheter des espaces publicitaires, et ont signé des partenariats avec des concessionnaires. C’est une concurrence qui va monter en puissance, il faut s’y préparer. »

La R5 en vedette

Au Mondial de l’automobile, qui ouvre aujourd’hui ses portes et jusqu’au 20 octobre, Porte de Versailles, c’est pourtant une voiture française qui devrait attirer tous les regards. La fameuse R5, emblématique de la marque au losange, revue et corrigée, pourrait faire changer d’avis les réfractaires à l’électrique. « C’est un lancement très important pour le groupe Renault, confirme, Flavien Neuvy. La R5 a marqué des générations d’automobilistes. Le constructeur français mise beaucoup sur ce modèle pour se relancer, notamment en Europe. À l’image de la Fiat 500, ça peut être un vrai succès commercial. »

 

— #AutomotivPress (@AUTOMOTIVPRESS) October 14, 2024

 

Stellantis se met à l'heure chinoise

Quelques chiffres, livrés par EV Volumes, spécialiste dans les données sur le marché du véhicule électrique, donnent la mesure du buldozer chinois. La Chine capte 70 % du marché mondial, un million de véhicules ont été vendus en août et le leader, BYD, a concentré à lui seul, sur ce même mois, 400.000 ventes.

Même si l‘Union européenne souhaite mettre en place des droits de douane à partir de novembre sur les véhicules produits en Chine importés en Europe, Stellantis vient de lancer la commercialisation de deux modèles électriques de son partenaire chinois Leapmotor sur le marché européen, qui seront présents au Mondial de l’automobile. L’une, la T03, est affichée à 19.500 €. Stellantis pensait la vendre comme la citadine électrique la moins chère du marché grâce au bonus de 4.000 € de l’État mais la Leapmotor T03 ne fait pas partie des véhicules éligibles.

Nathalie Van Praagh